CD OF THE WEEK
Chaque lundi, l'album le plus attendu de la semaine, ou le meilleur,
c'est au choix. A vingt euros le cd, autant savoir ce qui vous
attend...
PET
SHOP BOYS : Yes
Les PET SHOP BOYS sont de retour. Non, ne riez pas. En France ces trois mots sont synonymes d’opprobre à vie et de mauvais goût avéré. Si on fait abstraction du caractère gay
affirmé du groupe, et de la voix souvent irritante de Neil Tennant ( deux critères qui font qu’une partie du public boude les PSB ) on trouve quand même, toute la carrière durant du duo
flamboyant, de sacrées petites merveilles de chansons pop, délicieusement futiles mais si attachantes ! Premier vrai disque depuis deux ans, YES est le dixième Lp studio et
bénéficie du travail ajouté de Owen Pallett ( spécialiste des coulées mielleuses de violons…) et de Johny Marr, légendaire guitariste des Smiths. Synthés luxuriants, coté kitsch assumé, rythme
disco endiablé, la recette n’a rien de bien nouveau, et certains ajouteront même qu’elle est éculée. Les thématiques chers à Tennant sont encore et toujours les mêmes : l’extase de l’amour
et son retour de bâton, les petites choses de la vie qui font de lui un ado eternel avec les cheveux fort grisonnants.
Passé le single « Love, etc… » qui est une excellente introduction à la pop sans complexe du
duo ( et qui joue la carte de la surrenchère : « Too much of anything is never
enough / Too much of everything is never enough » ) , on se trouve rapidement en présence d’un disque qui tarde à vraiment enjôler l’auditeur, ou qui veut trop en
faire là un peu plus de spontaneïté et surtout de fraîcheur auraient été très apprécié. Des titres comme « Did you see me coming » sont trop convenus et déjà rabâchés, avec plus de
conviction, de par le passé. « Vulnerable », sans être bouleversant, est une comptine intelligente sur les travers de la célébrité cachée derrière la patine d’une déclaration
sentimentale ( I’m so vulnerable without you ). « Pandemonium » aussi a tout du titre déjà
entendu, un de ces plats qu’on retrouve avec plaisir, bien qu’on se rende compte que la saveur était plus évidente avant. « King of Rome » est la vraie bonne surprise avec sa trompette
onirique (ironique ?) qui vient ajouter un peu d’épices sur une assiette trop fade. Les Pet Shop Boys sont encore loin d’être enterrés et ils viennent de recevoir les récompenses du milieu
aux derniers British Awards, mais il ne faudrait quand même pas non plus qu’ils vieillissent à en devenir les « U2 de la pop disco ». Avec l’âge, c’est de plus en plus dur de danser
jusqu’au bout de la nuit… (5,5/10)
Pour ceux qui désirent vraiment le meilleur du meilleur des PSB. Se procurer :
La compilation DISCOGRAPHY sortie en 1991, truffée de singles excellents
L’album VERY de 1993, que j’adore toujours autant
La compilation de face B, ALTERNATIVE, pour dénicher de jolies trouvailles.