Le temps des primeurs 2008

Publié le 29 mars 2009 par Daniel Sériot

Essayer de comprendre le millésime 2008, c’est d’abord faire l’effort de regarder de près la climatologie. Pour ce faire je me suis tourné vers Météo France, et son intéressant travail statistique.

Après un hiver peu rigoureux, avec des températures, et un ensoleillement  assez exceptionnel en février, le mois de mars est pluvieux avec des durées d’insolation déficitaires, les températures du mois d’avril  sont supérieures à la normale, mais accompagnées d’épisodes pluvieux assez marqués, le mois de mai est chaotique, avec la succession de temps frais, puis de jours chauds, et des pluies excédentaires sur le bordelais. Le mois de juin participe aussi à partie de yoyo, l’ensoleillement est supérieur à la normale à Bordeaux, mais c’est dû, surtout, à la chaleur qui s’est installé les dix derniers jours du mois, car début juin a été frais et pluvieux. La conséquence de ce printemps chaotique sur la vigne, c’est une floraison étalée qui va nécessiter des travaux en vert nombreux et coûteux Juillet a eu des températures conformes au moyennes saisonnières, avec un ensoleillement supérieur à la moyenne, dans un environnement peu pluvieux.

Le mois d’août est frais, sauf en début et en fin de mois, avec des précipitations relativement peu abondantes Septembre est bien ensoleillé, avec des pluies modérées, et des variations de températures entre le jour et la nuit assez importantes , ce qui a pour conséquence d’éviter le développement du botrytis, la vigne commence sa lente maturation de fin de cycle, que le mois d’Août avait, en partie, freiné.

En Octobre le soleil continue de briller, avec des épisodes pluvieux parfois intenses, mais brefs, les nuits sont froides, ce qui bloque, encore une fois, le développement du botrytis, permet aux vignerons de repousser les vendanges, pour obtenir la maturité souhaitée Vous l’avez compris : un millésime assez atypique et passionnant, avec des vins, en adéquation, dans les propriétés les plus performantes. Nous verrons ce que montreront les dégustations (en réalité, j’ai déjà commencé à goûter), il semble cependant que les mois de Septembre et d' Octobre ont réussi à compenser, le temps médiocre du milieu du mois d’Août, dans les meilleurs châteaux.

Tout le monde connaît ce fameux proverbe vigneron. « Août fait le moût », mais à quelle période vendangeait-on ( plutôt dans l'urgence) à l’époque de ce dicton, et avec quels rendements? Un millésime comme 2008 aurait été impensable, il y a même une quinzaine d’années, à Bordeaux.

A suivre….