Or il me semble qu’on ne prête attention qu’aux seconds…
Prenons cette affaire (médiatique) de la rémunération faramineuse d’un certain nombre de dirigeants, qui ont joué un rôle important dans le déroulement de la crise.
Qui ne serait pas choqué ?
Je veux bien qu’on plafonne les salaires, qu’on interdise les bonus, les parachutes dorés et les stocks options. A la condition, quand même, qu’on ne remette pas en cause, rétroactivement, des contrats passés en bonne et due forme. Car sinon, on est plus en état de droit … Il n’y a plus qu’à faire comme Obama : taxer les revenus visés à 90%…
Je veux bien, mais je crois que c’est quand même une très mauvaise idée !
On dit que cette réglementation (attendue chez nous sous forme de décret dès demain, ou, après-demain), prise dans une extrême urgence, ne s’appliquera qu’aux entreprises « aidées ». Mais quelle entreprise ne l’est pas dans ce pays ? Laquelle ne reçoit jamais de chèque du Trésor ou d’un organisme de sécurité sociale, au titre de la TVA, de cotisations sociales, une exonération ou une subvention ?
Une fois dans ma vie d’entrepreneur j’ai été amené à demander à l’inspection du travail l’autorisation de mettre deux collaborateurs en chômage partiel. La visite d’un inspecteur m’a valu un avertissement pour … non conformité d’un dispositif anti-incendie !
Il y a un risque évident de généralisation d’une telle réglementation à l’ensemble des entreprises françaises. Ce qui reviendrait à faire la puissance publique – et ses fonctionnaires, personnes physiques – juges de la rémunération de tous les cadres dirigeants. Et cela serait catastrophique pour l’avenir de notre pays. A moins que nos technocrates trouvent une autre méthode qu’une bonne rémunération, immédiate ou futur, pour récompenser les performances…
La cause de ce flot d’argent, qui s’est transformé en un système de rémunérations aberrantes, réside en fait dans la création monétaire extravagante initiée par les banques centrales. Quand M. Alan Greenspan parlait « de l’exubérance des marchés » il aurait mieux fait de reconnaître l’exubérance de sa propre politique monétaire !
Comme l’écrit le professeur Victoria Curzon Price (</www.institutconstant.ch/paper.php?id=65>) : « Le véritable flot de dollars créé par Alan Greenspan s’est infiltré partout dans le système financier mondial, accroissant les bilans de tous les établissements bancaires (sauf les plus conservateurs et les plus prudents — il y en avait quand même quelques-uns!) et gonflant leurs profits au-delà de toute expérience antérieure. A la recherche d’investissements rentables (mais sûrs), on s’est jeté sur les «subprime» américains (garantis par l’Etat), sur la pierre, sur des Van Gogh, sur des montages financiers fiscalement créatifs … La bulle était lancée, et tant qu’elle gonflait, les profits gonflaient aussi. Mais la bulle suscitée par Alan Greenspan a créé des profits exagérés et inattendus, et a enrichi une poignée de chefs au-delà de toute espérance (pour eux), simplement par l’application de formules préétablies destinées à des circonstances plus normales. Nous voyons bien qu’il ne sert à rien d’interdire le système de bonus pour éviter une future crise financière quelconque. Ces rémunérations démesurées ne sont qu’un symptôme, et pas la cause première de la crise ».
Bien sûr que de tels excès ne doivent plus être tolérés ! Et pour cela il suffit de mettre sous contrôle la création monétaire publique !
Quand on monétise la dette publique, on fait exactement l’inverse.
La seule façon de remettre sous contrôle la création monétaire publique est de la soustraire aux dirigeants de la sphère publique. En revenant à un étalon métallique libre et accepté par tous, c’est-à-dire à l’étalon or.
Citation du jour : “La répugnance à faire ce qui doit être fait, n’est-ce pas là l’essence de la corruption morale ?” (Ayn Rand)