Pourquoi se donne-t-on la mort ? La réponse est si introuvable que la question était, selon Camus, la seule qui vaille vraiment d'être posée en philosophie.
Thomas Mèneret, 32 ans et père d'une petite fille, a déjà fait plusieurs tentatives de suicide. Pendant un séjour dans une
clinique, il écrit de longues lettres à sa mère. Des mots tendres, poignants, ironiques et tragiques sous une plume qui oscille entre notations de l'ordinaire et tentatives d'épuisement de la
détresse. Thomas appelle tour à tour sa mère "Maman", "Mum", "Chti't Mémé", "Claire" ou encore "Chère petite colleuse". Tendresse donc, et pudeur aussi dans la mise à nu de la souffrance.
La mort, redoutée et convoitée à la fois, finit par rattraper Thomas. "Tu vois le bazar que tu sèmes", dit sa mère dans les lettres qu'elle continue de lui écrire après l'enterrement.
" J'ai perdu toutes les veilleuses trouvées au bord du chemin... Ce n'est pas d'alcool dont je suis privé, c'est de langue, d'intérêt, de rires... Moi j'ai fait le pari de la tristesse car elle
emporte tout sur son passage et qu'il y a une certaine jouissance à ne plus rien attendre de quoi que ce soit..."
Dernières lettres à ma mère est préfacé par Claire Massart et publié aux éditions Pleine Page dans la collection Détour
du silence. L'ouvrage sera bien sûr présent à l'Escale du livre le premier week end d'avril.