Dans le Parisien du 28 mars on peut lire que Jean-Paul Huchon, le président de la région Ile-de-France, fort en colère contre la prestation de Christian Blanc à Chaillot, et l’annonce de son réseau structurant de 130 km veut rencontrer le président de la République Nicolas Sarkozy. Il en fera la demande officielle lundi. Objet de la rencontre, le financement du plan de mobilisation pour les transports de 18 milliards d’euros. Et peut-être aussi ne pas avoir l’air totalement absent de l’annonce du plan transports pour l’Ile-de-France doit faire le 29 avril à la cité de l’architecture.
Mais un détail de l’article est beaucoup plus intéressant que cette nouvelle scène de la sinistre et pitoyable comédie qui depuis trop longtemps tient lieu de mode de gouvernance d’une métropole de 11 millions d’habitant. Ainsi peut-on lire sous la plume de David Charpentier que « les Hauts-de-Seine et les Yvelines, dirigés par des exécutifs de droite, n’ont pas participé à la réunion organisée au Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif), dirigé par Jean-Paul Huchon. » A mettre en parallèle avec le sauvetage de Paris-Métropole à la veille de la publication du rapport Balladur sur les collectivités territoriales. On a crié à la victoire de Huchon et de Delanoë avec son Paris-Métropole, le syndicat qui monte, qui monte. Soit, mais si c’est pour boycotter immédiatement le STIF, pourtant cité comme modèle d’organisation par Paris-Métropole, on voit bien que la gouvernance que l’on prépare pour le Grand-Paris, est une gouvernance d’impuissants, neutralisée par les querelles politiques. Où est l’intérêt des parisiens, petits et grands dans cette mauvaise farce ?
Pendant ce temps, la mairie de Paris multiplie les initiatives. Le 24 mars, elle a lancé un « grand débat public sur le paysage urbain » avec l’opération de communication participative du style “Imaginons la ville ensemble“. Et le communiqué de presse précise qu’il s’agit d’une « importante démarche d’écoute et de dialogue en direction des Parisiens et des habitants de la métropole afin de réfléchir et débattre sur l’évolution du paysage urbain de la Capitale. » De son côté, pour ne pas être de reste, la Conférence Métropolitaine, annonce qu’elle rencontrera les équipes de la consultation internationale « le grand pari de l’agglomération parisienne » lundi 30 mars. « Il s’agira pour les élus de s’exprimer sur leurs territoires et d’échanger sur les propositions formulées par les équipes. Paris-Métropole lance ainsi une dynamique de travail permettant une appropriation collective, par les élus, des projets issus de la consultation » explique l’invitation à la conférence de presse qui doit suivre cette importante démarche d’appropriation. Dommage, Paris est sa banlieue ne pourra pas s’y rendre, priorité professionnelle oblige, mais la presse en fera certainement état. Et avec de si riches et déterminantes initiatives, si les problèmes de la métropole parisienne ne sont pas réglés, c’est vraiment à désespérer ;-)
Jean-Paul Chapon