L’employabilité des fleurs

Publié le 29 mars 2009 par Gerard

Dans la situation actuelle, des métiers dits pérennes meurent, d’autres se transforment, d’autres émergent. Même si vous êtes assuré de votre emploi (grâce à votre statut par exemple), rien ne dit que vous ne changerez pas de métier, de lieu de travail voire de région. Comment garder et développer son employabilité ? Nous avons été regardés du côté des fleurs pour savoir comment celles-ci arrivent à survivre dans un milieu impitoyable.

Cette employabilité passe par l’adaptation à savoir se reproduire. Celle-ci est tout sauf simple. Il y a quelque 250.000 espèces de plantes à fleurs et à pollen qui se divisent en deux catégories : grosso modo celle qui ont des fleurs et celles qui n’en ont (ex. les conifères). Pour leurs activités de reproduction, les plantes à fleurs ont un problème mécanique : elles ne bougent pas.

Pour solutionner cela, elles ont mis en place diverses approches : il y a celles qui décident de se débrouiller seules et de vivre en autarcie. Elles se clonent seules, par bouturage par exemple. C’est une solution peu coûteuse du point de vue énergétique, mais qui du point de vue génétique conduit à l’appauvrissement. Les humains qui vivent en vase clos ou se reposent sur leurs savoirs acquis il y a 5, 10, 20, 30 ans plutôt connaissent ce risque. Ceux qui s’isolent dans l’expertise ont aussi ce risque.

Il y a une seconde solution : la plante est hermaphrodite et s’autoféconde (ex. le pois ou le haricot). C’est toujours peu coûteux énergétiquement, conduit, comme la consanguinité, à un appauvrissement mais, au final, permet la reproduction. Les communautés qui vivent en groupe, s’auto-recrutent entre elles (les anciens des écoles, les majorités face aux minorités…) et où les règles sont fixes depuis des années risquent ce genre de phénomène. Au niveau « mode de management », cela se rapproche du mode de management traditionnel où le manager fait accomplir une certaine tâche par chaque membre de son équipe.

D’autres ont cherché des solutions plus évoluées en rendant impossible l’autofécondation, par exemple en décalant l’ouverture des fleurs mâles et femelles ou en construisant un rempart physique contre leur propre pollen (ex. orchidées ou vanille) : cela suppose l’intervention d’un insecte ou d’un homme qui facilitent ainsi le croisement entre plantes. Pour les humains, au niveau collectif, cela fait penser aux modes de recrutement par concours, aux C.V. anonymes… Au niveau managérial, c’est le changement régulier de fonction ou de site qui joue ce rôle.

A partir de là, il y a des solutions de plus en plus complexes : des plantes avec des fleurs mâles et d’autres portant des fleurs femelles sur le même pied (pins, sapins…), etc. Ce système complexe proche du mode projet suppose une bonne coopération de toutes les parties, et demande l’appui d’une aide qui peut être selon le cas, le vent, les oiseaux, les insectes, l’eau…, bref cela va du hasard le plus complet (avec le vent) jusqu’à une organisation où un insecte joue volontairement un rôle d’intermédiaire.

Les fleurs doivent apprendre à développer leur capital de survie : c’est pour cela que certaines se ferment la nuit (ou ne s’ouvrent que la nuit comme l’ananas), se replient en cas de froid ou de mauvais temps…

Au final, préserver son employabilité passe par de multiples solutions. A vous de choisir celle que vous préférez. En tout cas, retenez au moins une chose : la passivité est la plus mauvaise des solutions. Winston Churchill, homme politique anglais disait : « À la guerre, la maxime « sécurité d'abord » mène tout droit à la ruine ».