LA FILLE DU RER, film de André TECHINE
Synopsis : Jeanne vit dans un
pavillon de banlieue avec sa mère Louise. Les deux femmes s'entendent bien. Louise gagne sa vie en gardant des enfants. Jeanne, sans trop de conviction, cherche un emploi.
Un jour, en lisant une annonce sur le net, Louise croit que le destin frappe à sa porte. Elle nourrit l'espoir de faire engager sa fille chez Samuel Bleistein, un avocat de renom qu'elle a connu
dans sa jeunesse.
L'univers de Jeanne et celui de Bleistein sont à des années lumières de distance... Pourtant, ils vont se rencontrer à cause d'un mensonge inouï que Jeanne va échaffauder.
Le film est l'histoire de ce mensonge qui va devenir le fait divers le plus médiatisé et le plus politisé de ces dernières années.
Avec : Catherine Deneuve, Emilie Dequenne, Michel Blanc
Mon humble avis : Et bien, je dirais qu'il est mitigé.
Ce film relate ce fameux fait divers... Il y a quelques années, une fille s'était faite agresser dans le RER. Une bande de jeune
l'avait molestée, entaillée la peau à divers endroits et avait dessiner une énorme croix gammée au feutre noir sur son ventre. Crime raciste, les médias s'étaient alors emballés,
et les français s'indignent et se revoltent face à cette violence raciale grimpante...L'histoire a pris une ampleur médiatique délirante avec, à la base, un dossier de police
quasiment vide. Jusqu'au jour où la jeune fille avait avoué tout avoir inventer...
Le film est bien tourné et nous offre de magnifiques images, tant d'un coin de campagne que de Jeanne dont le moyen de déplacement favori est les rollers. On sent le plaisir du réalisateur à
filmer sa jeune actrice. Le spectateur est aussi pris dans l'histoire, même s'il connaît en connaît déjà l'issue médiatique. Mais personnellement, je suis sortie de la salle avec une
sensation de vide, de pourquoi. Il y a trop de raccourcis entre une scène et la suivante, ce qui rend cette dernière incompréhensible (dans le fond, bien sûr). La psychologie du personnage de
Jeanne n'est pas assez approfondie pour nous permettre de comprendre son passage à l'acte. Avec le film, on s'attend à mieux comprendre ce fait divers... La fin a emprunté un terrible
raccourci, avec des retournements de pensée et de conviction de certains personnages complètement inexpliqués... Peut être le film aurait dû être un peu plus long, plus
approfondi. Il donne plus l'impression de survoler une histoire. Maintenant, c'est peut-être l'effet souhaité par André Téchiné. Survoler un fait divers, presque de manière journalistique.
Même le générique est en accéléré... La fameuse phrase "les personnages de ce film sont..." ne reste qu'une seconde à l'écran, alors qu'elle est d'importance capitale puisque ce film part d'une
histoire vécue. Impossible donc de savoir si les personnages secondaires ont existé ou s'ils sont fictifs, ni de connaître la part de réel ou d'ajout et de liberté pris le réalisateur.
Dommage.
Catherine Deneuve excelle en mère de famille banlieusarde, qui traîne tout de même un passé douloureux.
Michel Blanc est si loin de "JC Dus, avec un D comme Dus", dans la peau d'un célèbre avocat juif qui porte lui aussi ces failles intimes. Emilie Dequenne occupe l'espace et l'écran de sa
splendeur, de sa "force fragile", de sa fraîcheur et de son talent. J'espère avoir le plaisir de la revoir très vite dans d'autres films. Les seconds rôles sont tous excellent et bien à leur
place.
Ce n'est pas un mauvais film, j'ai passé un moment agréable tout de même (pas inoubliable non plus) mais suis restée sur ma faim. A mes yeux, je dirais que l'excellent
casting "sauve" quelque part ce film. Oui, heureusement, il y avait les acteurs ! Mais ce n'est que mon humble avis, voyez déjà la bande annonce !
La Fille du RER - Bande-annonce