Petit rêve parisien...

Publié le 28 mars 2009 par Tazounette



« Zou bisou bisou, zou bisou bisou, zou bisou, zou bisou, maybe I love you… »
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Je ne vous ai pas vraiment parlé de ce séjour idyllique à Paris, autrement que par quelques allusions…

Je pourrais entrer un peu plus dans le détail et décrire quelques uns des instants que nous avons partagés durant ces quelques jours d’une intensité rare.

Je pourrais commencer par décrire cette petite chambre d’un petit hôtel qui gagnerait à être connu, glané au fil de mes surfs sur internet durant d’avides heures de travail ! Un petit hôtel niché au pied de la butte Montmartre à quelques encablures du fameux café des « deux moulins », devenu célèbre par une Amélie Poulain plus que touchante… Une petite chambre au 8ème étage qui sentait la fosse mal dégagée et qui pourtant, rien que par son balcon donnant sur les toits et monuments du tout Paris était d’un romantisme inoubliable…

Je pourrais relater cet instant dans ce lit, lorsque toute à la lecture à haute voix de cette nouvelle de Colette, tu as recueilli mes larmes dans ces débordements d’émotion que tu connais si bien désormais et qu’il m’a fallu la relire deux fois, tellement, tellement, tellement elle parlait de nous, tellement il fallait que j’en ai le cœur net !…

Je pourrais parler de ce premier repas partagé non loin de là, un petit « épicurien » parce que nous le valons bien. Ces noix de Saint-Jacques à la cuisson parfaite, dont je sens encore la texture inimitable sur mes papilles en pleine renaissance… Et cette gorgée de vin blanc qui accompagnait à merveille ce délice devenu presque charnel… Et cet instant, là, juste, lorsque j’ai ressenti cette sensation d’absolu en mélangeant ces deux saveurs et que tu l’as vu ou senti…

Je pourrais parler aussi de ce pub et de ce Martini blanc partagé en ce jour pluvieux où mon nez s’est retrouvé piercé et où le simple fait que mon nombril ne le soit pas avait failli me voir tomber dans les pommes. Ce pub irlandais qui nous avait reçus après l’averse. La chaleur du cadre et l’infini de cet instant-là, juste nous deux, tout près, puisqu’il y a des gens intelligents qui savent choisir des tables étroites… ;o)

Je pourrais parler tout autant des musées qui avaient vus nos déambulations tantôt étonnés ou émerveillés par ce que nous voyions, tantôt déçus ou fatigués de ces surplaces et la tête sonnée de voir « pour de vrai » tant d’œuvres qui font la majorité d’une culture livresque…

Je pourrais décrire nos mains dans la main, nos corps qui se frôlaient à s’en étourdir, tellement heureux de ces jours de liberté, sans contraintes autres que les programmes établis, très succincts en regard des heures passées ensemble.

Je pourrais conter aussi notre pause dans ce salon de thé improbable, sis dans le quartier St Michel, regorgeant de livres, à la déco si chaude et aux tables vieillies, où dans la torpeur d’un repos mérité, dans le cliquetis de nos cuillères remuant notre thé aux saveurs délicieuses, nos stylos couraient sur le papier, nos cœurs se confiant à l’unisson dans ce silence qu’on se refusait à briser…

Je pourrais narrer aussi ces repas au Quick à la va-vite pour dans la plus grande promptitude rejoindre cette petite chambre, pour enfin assouvir ce désir qui grandissait de nos émerveillements continus, lorsque rien que des mains posées l’une sur l’autre suffisent à éveiller une sensualité nécessitant sa pleine expression, sans retenue possible…

Je pourrais aussi raconter dans le menu détail cette soirée dans un cabaret renommé où cette chère Dita offrait son effeuillage expert à tous les yeux gourmands, ce soir de la Saint-Valentin, pour une surprise que tu avais, sûrement, devinée depuis longtemps.

Et puis je pourrais enfin, terminer par ces minutes assassines sur ce quai de gare, après ce Mac do de fortune, les cœurs lourds d’avoir à se quitter après tant de magie, de bonheur, d’heures d’une simplicité incroyablement partagée, quand chaque minute compte même les plus insignifiantes parce que le simple fait d’être ensemble a un sens intrinsèque et constant.

Décrire dans le menu détail, ces larmes qu’on étouffe maladroitement, les mains tremblantes de ne plus pouvoir se toucher.

Fixer alors cette fenêtre vacillante, bougeant au gré du paysage qui défile, lorsque l'Autre a disparu, nous laissant presque incrédules, avec ce sentiment vicieux que tout n’a été qu’un doux rêve…

Toujours trop prompt à se finir…

Peut-être que ce serait trop indécent, alors je ne dirais rien.
Motus et bouche cousue...