Publié le 28/03/2009 à 12:00 par jefka
La bioéthique est une morale apparue depuis peu. Son ambition est de guider la science dans sa marche vers la connaissance, qu'ils s'agissent des champs d'expérimentation ou des finalités qui la pousse à agir. Les limites qu'elles souhaitent mettre en exergue ne sont cependant pas aisées à établir dans le respect de l'individu. Qu'est-il possible de contraindre sans qu'aucun un jour ne s'estime lésé par un refus de cet affranchissement à la nature que lui promet la découverte scientifique ? Doit-on par exemple interdire la fécondation in vitro sur une femme sous prétexte qu'il est admis conventionnellement qu'elle ait dépassée l'âge de raison pour donner la vie ? Interdire suppose donc de légiférer car la bioéthique ne pourra se satisfaire de recommandation pour exercer totalement son influence. Dans ce cas, le droit empêcherait l'acte le plus généreux qui soit à celle qui le désire ardemment. Une souffrance en remplacerait donc une autre, celle de se sentir rejetée par une société qu'elle penserait froide, dénuée de toute empathie. Et pourtant, la communauté agirait avec justesse, car au delà de la considération qu'elle doit avoir vis à vis de celle qui ne sera pas mère, c'est du sort de l'être qui ne sera jamais dont il doit être question. L'équilibre générationnel qui est le fondement efficient de toute éducation serait rompu si le nourrisson et la mère ont une différence d'âge par trop importante, et c'est l'enfant qui se trouverait déséquilibré dans son développement, donc dans son être. La douleur ne doit pas interdire la raison. Il est certes très aisé d'en parler ainsi lorsque l'on ne se trouve pas soi-même face à la situation. Mais justement, la raison impose l'objectivité. La bioéthique est donc une voie nouvelle ouverte au législateur qu'il lui rappelle que la nature dispose de quelques principes ontologiques dont la science ne saurait s'affranchir.