De Munich à Lyon, la tête à Pékin

Les régionaux de l'équipe de France, tous auteurs de bons Mondiaux en Allemagne, pensent déjà aux Jeux olympiques

«Une grosse semaine ! » Jérémy Pouge serait presque content de reprendre le travail à Lyon aujourd'hui.
Avec 27 bateaux engagés lors des Mondiaux, son quatre sans barreur poids léger a dû passer trois tours pour arriver en finale, où il a pris la deuxième place avec Jean-Christophe Bette, Fabien Tilliet et le Lyonnais Franck Solforosi. « La semaine était stressante avec la pression de la qualification pour les Jeux, toutes les courses étaient des couperets, témoigne Solforosi. D'autant plus que le niveau est beaucoup plus dense qu'il y a deux ans (le bateau avait obtenu la médaille d'or au Japon). Notre bateau va plus vite qu'en 2005 et pourtant on finit deuxièmes. »
L'aube de l'année olympique, de loin prépondérante en aviron, marque souvent un tel resserrement. « On est médaillés depuis trois ans aux Mondiaux, ce qui est difficile dans cette catégorie très dense. On espère donc garder la même composition, conserver la confiance qu'on nous a laissés cette année » souffle le Lyonnais. Son acolyte Jérémy Pouge pense déjà à une année 2008 qui va « passer très vite ». Et qui commencera par un stage de mise en route le 30 septembre, en Corse. Où « on fera tout sauf de l'aviron ».
Le Majolan Jonathan Coeffic, lui, s'est régalé à ramer le week-end dernier, après une semaine difficile. « La course de qualifications ne s'est pas passée comme on le voulait au niveau technique. Cela m'a fait douter, les trois jours suivants ont été difficiles. Mais dans la demi-finale la plus dure, on a pris une belle deuxième place qui nous a donné confiance pour la finale ».
Où le quatre de couple a empoché l'argent, dans une catégorie jamais médaillée depuis 1981 et les Mondiaux de Munich. Coeffic, soutenu en Bavière par huit membres du club de Meyzieu, pense à Pékin « depuis plus d'un an. Les championnats n'étaient qu'une étape ».
Mais sa place n'est pas assurée dans le bateau l'an prochain : « Il y aura des tests cet hiver, et cela se jouera aux championnats de France en avril. On est six pour quatre places » annonce Coeffic.
Le Caladois Frédéric Dufour n'est pas assuré non plus d'être à Pékin. Même si avec Fabrice Moreau, il a qualifié de justesse le deux de couple dans une finale B à couteaux tirés. Le bateau vice-champion olympique et médaillé de bronze l'an dernier n'avait pas le droit de rater les Jeux. Et pourtant
« On gagne en éliminatoires puis en quarts, on s'est dit que c'était bon, raconte Dufour. Et puis en demies, on a pris un mauvais départ et on s'est enfoncé dans nos errances techniques. On avait bien les boules. La petite finale, c'est très dur moralement. On termine 4e, pas loin des premiers, mais pas loin non plus des derniers ».
Résultat : le rameur de Villefranche part sur un pied d'égalité avec trois autres, dont son frère Fabien, pour composer le bateau. Cette fois encore, les tests cet hiver, les coupes du monde et les championnats de France vont tous compter pour gagner sa place : « On va vivre une année intense » résume Dufour.
Clément Guillou pour le progrès