J’ai choisi ce dessin, non pas pour opposer l’école privée à l’école publique, mais pour le message de “mélange” auquel je suis attaché.
En ce moment, le débat tourne autour de la généralisation ou non de la semaine de 4 jours. Ma fille en bénéficie, et je considère qu’un week-end complet est important de nos jours, tant les parents voient peu leurs enfants en semaine. Notre dévoir d’éducation est évidemment quotidien, mais nous n’avons véritablement du temps à leur consacrer que le week-end.
Si ce débat est d’importance, il n’est qu’une partie de la véritable problématique : actuellement, c’est à l’enfant de s’adapter à l’école, et non l’inverse. Aujourd’hui, le concept de collège unique me paraît totalement ridicule. Je suis bien conscient qu’en terme d’organisation, c’est le plus simple, mais nous passons à côté de nombreux enfants, tous ceux qui sont un minimum originaux, ou auxquels le système ne convient pas. Comment peut-on accepter cette situation qui exclut les atypiques ? Rien qu’autour de moi, les exemples sont légion : un sportif de haut niveau, élève moyen en France, s’est révélé un excellent élève, très studieux, aux Etats-Unis, même sur les matières qui ne l’intéressaient pas plus que ça. Un autre s’est révélé à Londres et a maintenant une très belle situation, tout comme la fille d’un autre ami. Pourquoi ? Parce qu’on s’est plus intéressé à eux, leur personnalité, qu’à leurs résultats.
Lorsque je faisais référence à la notion de mélange, elle incluait les origines diverses des enfants, mais aussi toutes les intéractions entre les enfants et les différents domaines que sont l’art, l’entreprise, l’artisanat, le sport, … Selon moi, l’école est là non seulement pour transmettre des connaissances aux enfants et vérifier leur bonne assimilation, mais également pour attiser leur curiosité, leur permettre de découvrir de nombreux univers afin de révéler des vocations. Pour ce faire, faisons venir des écrivains, des artisans, des sportifs, … parler de leur discipline à nos enfants, emmenons davantage les enfants dans les musées, les théatres, la Nature. Allégeons leur emploi du temps et faisons leur rencontrer le monde, au lieu de les maintenir enfermer dans leurs salles de cours de si longues heures.
Il y a quelques temps, je déjeunais à côté d’une table où étaient assis une grand-mère et son petit fils d’une douzaine d’années. Il lui parlait du dernier livre que sa grand-mère lui avait conseillé de lire, et ils échangeaient dessus. Rares sont les enfants qui ont cette chance, aussi lorsque l’on me parle du retour de la blouse parce qu’elle permet de lisser les inégalités sociales, je trouve cela futile et ridicule. La véritable inégalité vient dans le suivi à la maison, l’accès à la culture chez soi et le dialogue avec les siens. Aussi, pour tous ceux qui n’ont pas tout ce soutien, il est indispensable qu’une aide soit mise en place à l’école pour leurs devoirs, et encore une fois, que l’école fasse venir la culture dans ses murs, sinon ces enfants n’y auront certainement jamais accès.
Alors, la semaine de 4 ou 5 jours, réfléchissons en, mais surtout, définissons clairement quelle école nous voulons pour demain, assurément différente de celle d’aujourd’hui.