“Les Auvergnats sont courageux, écrivait Jules César dans la Guerre des Gaules, mais ils sont incapables de faire la différences entre un menhir et la Vénus de Milo.” Il faut reconnaître qu’en matière de culture, je suis plutôt ignare. Peu habitué au luxe, j’apprécie généralement l’art populaire comme la Star Academy et des tapis Ikea. Jamais l’on me vit fréquenter les vernissages d’art contemporain en mangeant des petits fours avec un air digne. Or, c’est l’histoire qui m’est arrivée vendredi dernier. Je me promenais dans les rues de Bourges, au soir tombé autour de ce qui me semblait être une grosse fontaine. Pour cause, la fontaine en question faisait 29 mètres de diamètre et 14 mètres de hauteur. Il s’agissait de l’ancien château d’eau, réhabilité par la ville pour accueillir les expositions d’art contemporain. En m’approchant de l’édifice, tous mes sens se mirent en éveil. Je venais de sentir l’odeur des tartelettes à la fraise, à l’ananas et au kiwi ! Tel un aigle royal je tournais autour de l’édifice prêt à fondre sur sa proie. Dès que j’eus franchi le seuil, mon attention fut toutefois détournée par les mobiles fascinants qui occupaient l’espace. Tout cela baignait dans une lumière tamisée, et envoûté par quelques mélodies orientales. Damned ! Je n’arrivais plus à me concentrer sur l’odeur du festin ! J’étais plongé dans un rêve ocre et apaisant, nautile éthérée dans une mer de musique.