Il n’ a décidément pas meilleurs décisions que celles construites vraiment collectivement. Par deux fois en six mois l’expérience vient de m’en rappeler à l’ordre douloureusement . La confiance que chacun vous accorde et le pouvoir que vous vous voyez ainsi attribué ou reconnu ne doit pas vous dispenser de garder la tête froide. Ce n’est pas parce que votre compétence est avérée que vous devez vous dispenser de prendre les dispositions pour s’assurer que jusqu’au dernier moment les décisions prises sont collectives et contrôlées collectivement même si c’est à vous d’en assumer seul la responsabilité .
Le rythme souvent soutenu et la nécessité de prendre des décisions rapidement, mais il faut bien aussi le reconnaître , le plaisir de se voir reconnaître des compétences et en être d’autant appréciées, m’ont mis dans une posture qui m’a écarté pour l’occasion de mes repères et mes partis pris. “Il faut avoir de grande qualité humaines pour résister à l’ivresse du pouvoir”. J’ai entendu cette phrase il y a quelques années de la part d’un consultant lorsque j’avais en charge une étude sur l’organisation des services municipaux d’une ville pour laquelle j’ai travaillé.
Être reconnu pour ses qualités tout en restant humble pour respecter la confiance que l’on vous fait , c’est le seul moyen de ne pas tomber dans le travers de penser qu’on est tellement bon qu’en définitif on se met en position soit de prendre directement la décision sans prendre le temps de la partager (le fait accompli).
Quand vous vous retrouvez plusieurs fois dans cette situation c’est dommageable pour les gens qui vous entourent et qui vous ont fait confiance, et qui, pour le coup perdent la confiance qu’ils vous avaient attribuée. Qu’il peut être difficile voir exaspérant de ce voir en permanence mis en situation de convaincre, argumenter, écouter, modifier son point de vue. Pourtant n’y a t-il pas de meilleur garantie que les décisions prises seront soutenues et mise en oeuvre par tout ceux qui auront ainsi contribué à leurs élaborations ?
Afin d’éviter cela je ne vois d’autre alternative que de chaque jour voir si par rapport à ce que l’on déclare et écrit, on peut “se regarder dans la glace “. Sinon il faut comprendre les mécanismes qui amènent à cette dérive pour en tirer les leçons et prendre les bonnes décisions.
Il faut aussi garder cette humilité de ce dire que ce n’est pas parce que l’on est reconnu professionnellement que l’on est légitime dans tout ce que l’on fait et dit. Votre parole ne peut être que l’écho d’une expérience, voire d’une expertise mais en aucun un prétexte ou pire une justification à la prise de décisions unilatérales.
Pour moi, aucun lieu de l’exercice du pouvoir, ne peut se dispenser de cette gymnastique. Vous voyez à qui et à quoi je pense ?
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