Paris, le 5 Septembre 2007. La population mondiale continue sa croissance exponentielle : 6,3 milliards aujourd’hui, 8,2 milliards prévus pour 2020. Selon l’Organisation Météorologique Mondiale, les terres sont épuisées par des monocultures productivistes, et la désertification progresse. Ajoutons à cela le changement climatique, la menace d’extinction des abeilles (1) (et leur rôle crucial pour la pollinisation de 80% des espèces végétales), la pression sur les terres pour obtenir des agro-carburants, et l’équation semble impossible à résoudre : plus de monde, moins de terres, moins de récoltes. Comment nourrir la planète ?
Le végétarisme pourrait bien apporter une partie de la solution. Sur notre planète, plus des 2/3 des terres agricoles sont consacrées directement à l’élevage ou utilisées pour la production de céréales destinées à l’alimentation du bétail (2). L’élevage est le principal secteur d’émissions de gaz à effet de serre (3). Il est également un très grand consommateur d’eau potable (produire un steak demande 16 fois plus d’eau que la même quantité de céréales) (4). La très forte consommation carnée de nos pays repose sur la production de céréales par les pays du Sud, utilisée par nos éleveurs. Elle détourne ces pays d’une agriculture vivrière nécessaire à leur indépendance alimentaire.
Passer à une alimentation végétarienne, c’est donc libérer des terres, alléger sa facture climatique et sa consommation d’eau indirecte. C’est manifester sa solidarité aux habitants des pays du Sud. C’est aussi adopter un régime excellent pour la santé, qui diminue les risques de maladies cardiovasculaires, de surpoids, de diabète, et de certains cancers (5).
En France, un certain nombre de collectivités ont déjà compris l’intérêt du végétarisme pour la santé, comme l’Institut Pasteur de Lille, ou pour l’environnement, comme le Réseau Sortir du Nucléaire (6). Dans les pays nordiques et anglo-saxons, le végétarisme existe déjà comme une véritable alternative dans un grand nombre de restaurants et cantines scolaires.
L’Association Végétarienne de France a déjà recueilli près de 20 000 signatures à sa pétition pour la présence de menus végétariens en collectivité. Elle a sollicité en mai 2007 le Président de la République à ce sujet, puis les Ministres de la santé et de l’écologie en juin, sans obtenir pour l’instant de réponse.
A l’approche du Grenelle de l’Environnement, nous avons alerté par courrier plusieurs ONG et personnalités participantes : « Il ne peut pas y avoir de solutions à long terme sans un changement de pensée vis-àvis de la place qu’occupent la viande et ses dérivés dans notre alimentation. »
- Nous appelons à une véritable prise en considération du végétarisme comme une pratique alimentaire équilibrée, bénéfique pour l’environnement et la santé.
- Nous revendiquons que le végétarisme soit pris en compte comme une solution aux problèmes du manque de terres, et une manière de lutter contre le changement climatique.
- Nous appelons à une information publique qui permette de reconsidérer les principes diététiques hérités d’autrefois, selon lesquels la viande et le poisson seraient les éléments indispensables d’un repas, encore bien ancrés dans les programmes scolaires, et à la proposition systématique de repas végétariens dans les lieux de restauration, pour faire découvrir les bienfaits de cette alimentation.
Contacts : Groupe Ecologie de l’Association Végétarienne de France.
www.vegetarisme.fr
contact@vegetarisme.fr
president@vegetarisme.fr
(1) Le Monde, 29 août 2007, « Les abeilles malades de l’homme »
(2) FAO, Livestock & the environment: Finding a balance
(3) FAO, Livestock’s long shadow, novembre 2006
(4) International Expert Meeting on Virtual Water Trade (p.192), 2003
(5) Journal of the American Dietetic Association, 2003; 103:748-765 (256 références médicales).
(6) www.sortirdunucleaire.org