(Jean-Jacques Thomas et Gilles Pargneaux)
Certains attendaient même un nouveau plan en faveur des ménages touchés par la récession ou des jeunes, principales victimes d’une crise qui s’enkyste. Allait-il – en en changeant forcément l’intitulé – remettre au goût du jour les emplois-jeunes qu’il avait, en son temps, vilipendés ? Rien ! Si ce n’est une autosatisfaction érigée en discours de la méthode face à une salle autant triée que conquise à l’avance.
« Nous n’avons pas commis d’erreur » affirme le Président de la République. Son déplacement dans l’Aisne n’a d’ailleurs qu’un but : le faire savoir ! Quant au savoir-faire, il faudra attendre. Les Français réclament des moyens. Nicolas Sarkozy leur propose de prendre … patience. Eux qui l’ont depuis longtemps perdue en même temps que leur pouvoir d’achat !
Son discours de Saint-Quentin est-il cependant déconnecté de la réalité ? Sociale ? À coup sûr, mais peu lui importe. Politique ? Peut-être moins qu’il n’y paraît. En effet, la trame s’apparente à ses discours de campagne électorale. Sécuritaire à souhait, censeur autant que garant de l’ordre public, démagogue lorsqu’il dénonce les dérives patronales. Bref égal à lui-même.
Malgré tout, d’abord financière, puis économique et aujourd’hui sociale, la crise sera demain politique. Et comment mieux déminer de futures explosions qu’en s’indignant lui-même comme pour mieux se dédouaner de ses propres responsabilités. Comment fuir les siennes si ce n’est en les faisant porter par « ceux qui défilent » et bien évidemment ceux qui les incitent à défiler.
Nicolas Sarkozy en est réduit à sauver ce qui lui reste : un semblant d’autorité !
Par Jean-Jacques THOMAS,
Premier Secrétaire Fédéral de l’Aisne du Parti Socialiste.