Tibor Szvircsev Tresch et Silvia Würmli ( ça ne s’invente pas … ) sont tous deux Dr. Phil. ou presque, fidèles petits soldats et responsables de l’étude Sécurité 2009 menée par l’ACAMIL (MILAK en allemand, pas un nouveau lait pour bébé ni une vache chocolatée) le Centre de recherche sur la politique de sécurité de l’EPF de Zurich et de l’Académie militaire à l’EPFZ qui vient de publier la version 2009 de l’étude dite « Sécurité».
1200 personnes interrogées, un travail de fourmi, pour ne pas dire de petit ver, pour nous “apprendre” avec force médiatisation que “la grande majorité des citoyennes et des citoyens suisses interrogés se sentent en sécurité et se déclarent (encore) optimistes en ce qui concerne l’avenir de la Suisse, mais dans une moindre mesure par rapport à 2008. Au moment du sondage à la fin janvier 2009, l’évaluation de l’évolution de la situation mondiale ne s’est pas assombrie” (assombrie par rapport à quoi et à quand ? on ne le saura jamais)
Ce genre d’études sur le moral des troupes fait sérieusement penser aux questionnaires pour recrues dont on tire toutes la fausse substantifique moelle pour leur faire dire ce que l’on veut. Il faut en effet imaginer la conversation du fonctionnaire en charge de l’enquête et qui lui permet ensuite de classer sans problème la réponse qu’il reçoit oralement dans la catégorie de ceux qui disent “simplement” que “la suppression de la neutralité suisse reste inenvisageable, que les aspects de la neutralité se référant à la solidarité et à l’identité sont plus importants que la fonction de la neutralité en matière de politique de sécurité, même si les partisans de cette dernière ont augmenté de manière significative“.
Tirer pareilles conclusions d’une enquête aussi rapide et auprès d’un échantillonnage aussi minime et arbitraire relève de la pure spéculation. Ou plus exactement de la mise en scène. On prend les questions, on prépare les réponses que l’on souhaite voir publiées, puis on interroge les “sondés” de façon à les faire entrer dans telle ou telle case. Tactique mon cher !
S’agissant des tout premiers sujets abordés, on relèvera que “l’étude” conclut que ” le classement des institutions en fonction de la confiance de la population reste inchangé : confiance élevée dans la police et la justice, confiance mesurée dans les autorités fédérales, l’armée et l’économie et confiance peu élevée à l’égard des médias et des partis. De manière générale, la confiance dans les institutions a toutefois diminué. Par rapport à l’an dernier, la confiance à l’égard de l’armée et de l’économie suisse a notamment régressé”.
On dirait une sorte de vieux discours-type sorti des tiroirs embrumés de Couchepin à l’usage des foules béates, surtout en Valais et après l’apéro. Rien de clair, rien qui sorte de l’ordinaire, tout est mesuré, au point que les tendances sont émoussées et les conclusions tellement dirigées qu’elles en perdent tout intérêt.
Ce genre de travail ne sert à rien, il ne reflète pas la réalité des sentiments de la population. A cet égard, la place de cancres des médias (pourtant achetés et lus) au sujet de la confiance fait tristement penser aux publications d’un Ministère de la Propagande allemand de sinistre mémoire.
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