Le printemps, c’est l’printemps, ça n’a jamais changé de date et c’est toujours la fin annoncée de l’hiver et les premiers pas vers ces jours qui s’allongent vraiment et qui un jour finiront par s’appeler… l’été, mais ça c’est une autre histoire… Et curieusement même si le printemps c’est donc l’printemps je ne l’ai pas toujours attendu pour les mêmes raisons… et j’en ai eu des raisons, des bonnes et des… plus curieuses de l’attendre, la jolie saison.
Je n’ai jamais été très petites fleurs et joli gazon, je n’ai jamais passé mes jours et mes nuits à écouter pousser le brin d’herbe, à le chouchouter, à l’encourager. Je n’ai toujours été qu’un butineur des jardins et donc mon seul intérêt quand je suis entouré de vert c’est de pouvoir chaparder une fraise, une framboise ou une pomme de passage, des fruits qui n’iront pas plus loin que mon ventre... De la même façon les fleurs m’ont surtout fait éternuer et si je n’avais pas remarqué leur étrange pouvoir sur certaines filles nos relations auraient sans doute été des plus distantes et des plus rares. Je ne suis donc pas une petite abeille qui attend le printemps des champs et des prés… J’ai toujours été un rat des villes, une fleur de goudron !
Et puis d’abord toutes ces forêts vierges envahissant les jardins sont peuplées d’étranges et dangereuses bestioles, dont les pires attendent les innocents de mon espèces dans leur toile, prêtes qu’elles sont, les bestioles, à les dévorer tous crus… et moi jouer les Indiana Jones le fouet à la main face à une de ces veuves à huit pattes mangeuses d’homme… je n’imagine même pas !
Le rat des villes adolescent que j’étais attendait le printemps avec un regard inquiet laissant apparaître sa terreur dès que le soleil s’avisait de sortir de sa tanière. Il faut dire qu’à l’époque j’étais un de ces rats des caves aux yeux rouges qui pensait que le soleil, l’ail et quelques autres breloques du type crucifix pouvaient être fatales à son joli teint blanchâtre.
Ce n’est qu’un petit matin de printemps où je trainais ma nostalgie travaillée à la terrasse d’un café, où ma tête ne tenait debout que parce qu’elle était en équilibre sur un Bloody Mary, ce n’est donc que ce matin que j’ai vu la lumière… Et pourtant le matin, comme le printemps, n’était pas ma tasse de thé, nous nous fréquentions alors à peine, le temps qu’il se lève alors que moi j’allais me coucher… C’est peut-être la seule chose qui m’est restée de cette époque d’ailleurs.
Ce matin-là donc alors que je me demandais comment j’allais réussir à rejoindre mon repère sans être réduit en cendres, touché par un rayon maudit de soleil… elle s’est assise là à côté de moi… Quand je l’ai regardée la première fois depuis le derrière de mes lunettes noires fumées noires je l’ai trouvée curieuse, elle était tout en nuances de gris, en petits carreaux, en rayures, en lignes et en courbes… et quand j’ai levé mes verres fumés je suis passé à la couleur d’un seul coup ! Elle ne portait pas toutes les nuances de gris mais bien toutes celles de l’arc-en-ciel, et quand elle aussi a soulevé ses lunettes roses, quand elle a fait exploser son chewing-gum vert fluo entre ses lèvres parme et s’est mise à faire papillonner ses grands yeux turquoises, ce n’est pas le Plop de son chewing-gum que j’ai entendu mais celui de mon cœur qui venait de lâcher…
La semaine suivante au même endroit en sortant d’une after endiablée encore bien tard le matin, je n’étais plus un petit gris mais un p’tit multicolore, blue suede shoes, pantalon et veste à carreaux, chemise bubble gum… et je n’attendais plus le printemps avec crainte, je l’attendais avec gourmandise et je l’ai soudain vue tourner l’angle de la rue et se diriger vers moi… Ce jour-là le printemps faisait de grosses bulles roses fluo !
Et du coup j’ai des envies aujourd’hui veille du printemps de salades de toutes les couleurs…
Et vous d’ailleurs, le printemps vous l’attendez pourquoi ???
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Salade de printemps en fraise tomate et vert…
Ingrédients pour 1 personne : 1douzaine de petites tomates cerise – 8 fraises moyennes – 1 petite poignée de pourpier – 1 quinzaine de feuille de menthe – 2càc de mascarpone – 4càc de crème fleurette – 2càc de vinaigre balsamique blanc – 2càc d’huile d’olive – Sel et poivre
Coupez les tomates en deux et les fraises en tranches, 5 ou 6 par fraises.
Faites un petit lit de pourpier dans une assiette et répartissez le reste des ingrédients, les tomates, les fraises et les feuilles de menthe, mélangez très rapidement.
Versez dans un petit bol le mascarpone, la crème et le vinaigre, mélangez bien le tout et répartissez-en quelques cuillères à café sur la salade.
Versez ensuite l’huile d’olive à votre goût, salez un peu, poivrez bien. Et servez.
Mais pourquoi, dès que c’est le printemps, vraiment le printemps, je lâche la couette… est-ce que je vous raconte ça…