Contrairement au Parti Socialiste, où le vote des militants intervient toujours et à tous les niveaux dans le processus de désignation des candidats, d’autres partis bricolent leurs listes sans concertation, avec pour conséquence de multiplier les claquements de portes et les coups de gueule militants.
A Droite d’abord.
Côté UMP. A l’Union du Mini-Plan aussi on peine à boucler les listes (mais que fait Sarkozy ?). Après avoir écarté un certain nombre de sortants au motif qu’ils n’étaient pas des « locomotives », le petit train de l’UMP peine à raccrocher des wagons. A tel point que le meeting de présentation des listes prévu le 27 mars n’interviendra que plus tard. Il faut dire qu’entre le lobbying des Balkany (mari et femme), de Devedjian pour les Hauts de Seine, d’Hervé Morin qui veut imposer Jean-Marie Cavada, des Ministres qui veulent replacer leurs collaborateurs (Besson et Dati défendent leurs poulains) et des chiraquiens sur le retour comme Nicole Guedj (ancienne conseillère de Chirac), tout ce petit monde allonge les listes de jour en jour, provoquant le mécontentement des adhérents.
Côté Modem, c’est Quitterie Delmas, jeune espoir du parti de Bayrou, qui a claqué la porte en premier. Dans de récentes entrevues, elle dénonce « L’incapacité des partis à anticiper et innover, à faire émerger des gens nouveaux porteurs de solutions », pique à peine masquée contre Jean-François Kahn ou les transfuges de Verts comme Benhamias ou Werling, qui ont obtenu de bonnes places sur les listes Modem.
A Gauche ensuite.
Plus à gauche, ce sont des bloggeurs du NPA qui critiquent la manière dont sont attribuées les places pour les européennes. Sur 6 têtes de listes, 4 sont des anciens cadres de la LCR (y aurait-il mainmise autoritaire au pays des libertaires ?). Du coup, les adhérents se rebiffent et dénoncent une « dépossession » et un « véritable bug démocratique ». La réponse de la direction de la LCR ou du NPA, ne s’est pas faite attendre : “Il est logique qu’il y ait une équipe constituée venant de la Ligue. On ne va quand même pas s’effacer ». Dit en langage militant : circulez, y’a rien à voir.
On parle beaucoup des dissenssions internes au Parti Socialiste - souvent là où il y a débat et donc démocratie -or, chez les autres aussi ça se chamaille et on en parle peu, bizarre ? Un brin de connivences entre certains leaders (de droite et de gauche) et des médias et ceci n’expliquerait-il pas cela ?
Un vote démocratique a eu lieu au PS, une liste a du être réajustée mais la ratification a été unanime. La campagne est lancée avec des listes qui respectent parité, renouvellement, rajeunissement, diversité … en ligne de mire, il y a la crise, les mauvaises politiques de la Droite en France et en Europe, les libertés bafouées, un Mini-plan contre la crise… donc, dans un contexte où tout le monde parle, de quoi s’entendre…