Blow up

Même pas je vais vous parler du film d'Antonioni, ni vous donner des pistes de réflexion à envisager lors du visionnage de films dont l'univers pourrait dérouter notre sens commun de la compréhension d'une l'oeuvre d'art qui, d'essence, nous dépasse.

Mais je suis allé voir l'exposition surprenante que consacre le Musée d'Art Moderne de Paris à François Morellet, Blow up 1952-2007, quand j'étais petit je ne faisais pas grand.

Il s'agit dans cette exposition de l'agrandissement d'oeuvres anciennes, minimalistes et géométriques, datant de 1952. L'agrandissement rend ses oeuvres hypnotiques, l'oeil ne pouvant percevoir d'un seul coup la totalité des oeuvres agrandies. Pourtant, le motif est simple : lignes, triangles, cercles, deux couleurs maximum. Mais il se passe tout le temps quelque chose dans le coin que le regard n'appréhende pas, dans ces toiles d'une géométrie parfaite, d'une grande rigueur. Aucune photo ne peut rendre compte de cette expérience sensorielle.

Ces toiles sont accompagnées de quelques oeuvres plus récentes, en particulier une oeuvre en néons qu'affectionne l'artiste, deux lignes blanches qui clignotent et créent un rythme dans un espace noir, l'oeil perd pied progressivement : le même résultat hypnotique est obtenu par des moyens différents.

Et j'ai même ramené des photos au péril de ma vie !