Soirée Allociné Family & friends au grand complet hier soir au Forum des images, beau début avec Eric Chaurial, notre responsable du club des 300, lunettes fumées sur le nez, ambiance sympa, l'équipe du film, le réalisateur Michel Hazanavicius et son acteur principal, Jean Dujardin, venus présenter le film. Mais ensuite, quelle déception, on se dit qu'il y a des gens qui gagnent à ne pas être connus... et cette proximité avec le public que réclament les promos aujourd'hui ne sont pas toujours gratifiantes et sans doute fatigantes pour l'équipe qui parcourt l'Hexagone d'une avant-première à l'autre. Explication : Je suis peut-être rétro sur les quelques règles résiduelles de courtoisie inhérentes à lavie en société mais je ne m'attendais pas quand j'ai posé une question au réalisateur sur mon étonnement à voir traiter le mouvement hippie dans le Brésil des années 60 au temps de la dictature, ce qui a occasionné un bref échange sur les beatnicks et les hippies, à entendre Dujardin dire, de son côté, au micro en français dans le texte "là, déjà, je m'emmerde...", ma question l'assommant, on l'aura compris, j'en suis restée coite... Pourquoi accepter un débat après le film si on ne supporte, pour l'acteur principal, que les compliments?
Pour la première moitié du film, c'est drôle, les jeux de mots fusent et sont exploités au centuple, exit la subtilité du premier opus, on charge la barque, on a voulu faire mieux, on décline les gags à n'en plus finir, on les rentabilise... Pourtant, si l'on rit volontiers et souvent en référence au premier film dont on attend la suite, quelque chose titille : dans ce film d'action, fut-il parodique et hyperbavard, où sont les scènes d'action? Il y en aura très peu dont deux in extremis vers la fin du film et pas très convaincantes. Une nouveauté : la fièvre des écrans splités en deux, en dix, en cent... (lourd...). La meilleure part du film se trouve à Gstaad où Oss 117 danse le twist en pullover de sport d'hiver trop serré et dégomme des truands chinois pour séduire une princesse asiatique anti-rouge à qui il donne de l'anti-jaune...
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Jean Dujardin
© Emilie de la Hosseraye Galerie complète sur AlloCiné
Envoyé en mission à Rio pour retrouver un colonnel nazi, OSS117 va se trouver amené à travailler en collaboration avec un agent du Mossad, une jolie jeune femme qu'il accablera de blagues anti-féministes pas méchantes du genre "on verra quand il faudra porter quelque chose de lourd". Mais surtout de blagues antisémites plus ou moins bienvenues. Si dans le premier OSS, Hubert Bonisseur de la Bath était une sorte de James Bond Sean Connery première époque, en borné, inculte et franchouillard, ici, on en fait un parfait crétin comprenant à peine ce qu'on lui dit, multipliant les rires et les grimaces. Si les quelques répliques des agents du Mossad sont en hébreu sous-titré, tous les brésiliens parlent en français, pas un mot de portugais hormis l'amusant "Obrigado" de OSS... Donc, on ne voit pas le Brésil, on n'entend pas parler portugais et il n'y a pas de musique brésilienne, un vrai tour de force que cette absence de dépaysement!
Pour le Brésil donc où l'équipe du film s'est installée trois mois, dont deux à Rio de Janeiro, on s'attendait à partir en voyage sur un air de Samba... à l'arrivée, on est bluffé par l'absence de la ville, de paysages, de points de vue, etc... : quelques rares images de Rio à partir du Corcovado, une vague incursion dans une maisonnette d'une favela, le hall du Copacabana palace (et le bord de sa légendaire piscine reconstitué), quelques plans des rails du tramway du quartier de Santa Teresa (vieux quartier de Rio qu'on pourrait comparer pour sa situation à Montmartre) et une plage en dehors de Rio, où a lieu justement la partouze hippie sous LSD avec des personnages look seventies tombés dans les années 60... Arrivée à Brasilia, une façade d'hôtel, l'Amazonie, un crash d'avion dans une forêt qui pourrait aussi bien se trouver dans le Var... On en vient à se demander à quoi a donc pu servir le confortable budget du film, le concert de blagues constituant l'essentiel du récit (on rit souvent d'énormités comme après un repas bien arrosé) et on doute de l'intêret d'aller s'intaller trois mois sur place pour en revenir avec moins d'images qu'un touriste en une semaine de vacances...
Faut-il prendre le titre au premier dégré : Rio ne répond plus, ne répond pas? Déception au delà de la privation de dépaysement (j'en attendais sans doute trop du titre).. Mais le film gagne peut-être à être revu en oubliant le premier "OSS 117, Le Caire nid d'espions", film vraiment parodique, conservant habilement le difficile équilibre entre premier et second degré, soignant la reconstitution des années 50 jusqu'à la manière de s'exprimer ; tandis que le second "OSS 117, Rio ne répond plus" est davantage une grosse farce basée sur un Dujardin show souvent drôle, le travail du dialoguiste avec un stock de répliques ayant de bonnes chances de devenir cultes. Comme disait l'autre, le mieux est l'ennemi du bien...
Note CinéManiaC :
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