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Petite histoire de la notation musicale 4/4

Par Dablemont

notation musicaleDans les parties précédentes de notre Petite histoire de la notation musicale (que vous trouverez respectivement ici, ici et ici) nous nous sommes principalement attachés à la hauteur des notes. Mais qu’en est-il de l’évolution de la notation rythmique, nous allons le découvrir. Nous avions un peu laissé celle-ci de coté depuis la période grecque, et en effet les signes encore utilisés aujourd’hui par les métriciens ont été depuis bien longtemps abandonnés en musique.

En effet, on ne retrouve pas ces signes dans la notation neumatique (je devrais dire presque pas: certains neumes les contiennent) et il faut attendre le douzième siècle et l’école Notre-Dame pour que les polyphonistes aient l’idée de préciser la valeur des notes dans les mélismes ternaires. On assiste alors à la naissance de la notation dite proportionnelle. La valeur de la note n’est pas fixe mais déterminée par le contexte: 1 ou 2 temps pour la brève, 2 ou 3 pour la longue.

Cette méthode se généralise et s’élargit au treizième siècle: tracé des hastes, forme et tracé des points détermine une nouvelle valeur. On invente alors de nouvelles formes de notes: les notes carrées, rondes, pleines ou évidées ainsi que de nouvelles queues (avec un crochet par exemple). Le nom des notes actuelles est donc directement issue du graphisme représentant le rythme (croches, blanches, noires…).

Au début du quatorzième siècle, la notation rythmique commença à se compliquer fortement (utilisation de couleurs différentes, de signes à base de cercles, de points) et atteignit un pic à la fin du même siècle pour finalement se simplifier progressivement. De cette période de complexité absolue nous sont restés par exemple le C et le C barré, ainsi que les combinaisons de chiffres devenues nos indications de mesure (fractions).

Au dix-septième siècle, une petite révolution voit le jour: la barre de mesure. C’est elle qui va tout changer en modifiant la façon de compter (non plus 1-1-1-1 mais 1-2-3-4) et donc fixant la durée des notes en fonction du chiffrage de la mesure.

A partir de cette époque, et malgré les nombreux traités proposant une amélioration de la notation, l’ensemble de l’écriture rythmique est restée pratiquement sans changement, ces propositions se heurtant à la force des habitudes. Grâce aux musiques non-harmoniques, le débat a récemment (enfin a l’échelle de l’histoire de la notation musicale) été relancé, mais les nouveaux types proposés sont encore très expérimentaux.

Il s’agit donc de la fin de notre Petite histoire de la notation musicale, mais je vous promets d’ores et déjà une petite suite à cette passionnante saga: je vous montrerai dans un prochain post des exemples de ces notations musicales pas tout-à-fait comme les autres.


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