Salon des randonnées, des sports et voyages nature

Publié le 27 mars 2009 par Argoul

Il s’ouvre aujourd’hui à Paris dès 10h du matin et dure jusqu’à dimanche 29 mars 19h. Vous en trouverez le programme détaillé ici. Il va des sculpteurs des montagnes chinoises aux chemins de Saint-Jacques, en passant par les services « à la carte » de l’IGN (Institut Géographique National) et les gîtes Panda, français, nature et durables ! Plus de 170 exposants seront présents. Écotourisme côtoie lointain tourisme, sport et flore, montagne et campagne, matériel et immatériel. Le Salon est contrasté cette année, comme nous l’avons dit déjà. Les générations se télescopent, les habitudes de vie aussi. La jeunesse se veut spécialisée, activiste et écolo – la génération d’avant préfère la terre des hommes, l’exploration des paysages et des populations. Il faut de tout pour faire le monde.

Lors d’une très récente soirée blogueurs au Zango Bar à Paris (« Le restaurant du voyage »), organisée par la direction du Salon, le tourisme « durable » était à l’affiche. Même si Maurice Freund, fondateur jadis du Point Mulhouse – phare des années charter 1980, aujourd’hui fondateur du Point Afrique – déclare ne « pas savoir » lui-même ce que signifie le mot « durable » ainsi affecté. Il peut vouloir dire qu’on ne fait pas n’importe quoi, qu’on respecte les autres, qu’on se soucie de la planète. Il peut vouloir aussi être moral, solidaire, et tous ces grands mots qui ronflent autant que les consciences, permettant de se la garder bonne tandis qu’on ne change quasiment rien aux habitudes. Les Français surtout adorent se griser de grands mots comme « droits de l’homme », « socialement responsable », « solidaire », et autres hymnes au Bien que chacun sait sans ambiguïté – naturellement – distinguer du Mal. Sauf que les Chinois et les Brésiliens entre autres n’ont manifestement pas la même conception du Bien que nous…

Demeurons donc modestes, allons plutôt voir nos grenouilles dans nos milieux humides, plutôt que d’en imposer la consommation sur les tables du monde entier. C’est pourquoi l’initiative du WWF (Fond Mondial pour la Nature) d’agréer des gîtes pandas est utile et proche. Il s’agit d’intégrer une démarche humaine personnelle (se retirer du monde) à la valorisation du milieu ambiant (nature protégée et économie locale). Le label WWF implique un cahier des charges pour la gestion de l’eau, de l’énergie et des déchets, avec des informations et du matériel minimum obligatoire fournies sur le milieu naturel. De quoi rendre socialement utile la propension égoïste à l’hédonisme.

L’initiative de l’ONF de créer un site Arbofolia à l’arboretum des Barres approfondit la démarche de connaissance de la nature, tout près de la capitale (entre Orléans et Auxerre). Le parc botanique, expliqué, se double d’une initiation par les sens (pieds nus, yeux bandés), des parcours suspendus qui ravissent les gamins et des démonstrations de rapaces en vol.

L’initiative en Ardennes du Chêne perché, à Signy l’Abbaye, mérite d’être découverte. Il s’agit de parcourir la forêt par la canopée (le sommet des arbres) plutôt que sur le sol. Des cabanes écolo (avec toilettes « sèches ») accueillent les randonneurs des cimes de 8 à 16 m au-dessus de la mousse.  Le tropisme américanophile les fait appeler des « écolodges »… Ceux qui ont le vertige peuvent faire du VTT ou de la pêche à la ligne, c’est prévu.

Et si vous êtes perdus, n’hésitez pas à investir dans le petit appareil GPS Évadeo de l’IGN. Il vous servira en voiture, en vélo et à pied. Même en parapente, dit-on ! Ils intègrent (pour la France) les cartes de randonnée au 1/25 000e et ont en mémoire les noms de TOUS les lieux-dits. Mieux que les autres GPS – sauf qu’ils n’ont pour les meilleurs que 7h d’autonomie et doivent être adjoints d’un chargeur solaire pour être utilisables sur plusieurs jours.

Je vais au Salon ce vendredi matin, peut-être nous y rencontrerons-nous ?