USA, 1941
Réalisation: Orson Welles
Chorégraphie: Arthur Appell
Lorsque Charles Foster Kane, l'un des plus grands magnas de la presse américaine, décède dans sa propriété de Xanadu, il prononce dans un dernier souffle l'énigmatique "Rosebud". Un journaliste va alors mener l'enquête sur la signification de ce dernier mot et ainsi nous dévoiler la vie de cet enfant terrible.
Ce film n'est plus à présenter, tout le monde le connait, ou du moins en a entendu parler comme un chef d'œuvre du septième art et je dois avouer que chaque fois que je le revois je suis soufflée, un peu comme si je redécouvrais le film en fin de compte. On nous le rabâche assez quand on fait des études de ciné, ce film est exemplaire au niveau de la mise en scène, et surtout du montage et de l'utilisation du cadre et on a bien raison de nous le rabâcher parce que l'introduction notamment est un réel bijou. Le scénario aussi est d'une grande richesse bien sûr, mais c'est vraiment tout le côté esthétique du film que je trouve le plus intéressant. J'aime le fait que cette recherche plastique très travaillée complète parfaitement le personnage de Kane, fan d'arts, collectionneur, qui vit dans un monde où les apparences sont très importantes.
Une recherche plastique qui se retrouve dans la construction chorégraphique de la scène de danse du film. Une scène spectacle, offerte par Kane à tous ses associés. Jouant sur l'effet d'amorce avec les têtes du premier rang en premier plan, Orson Welles nous place d'abord au milieu des spectateurs avant de nous faire suivre le personnage de Kane parmi les danseuses. Une savante transition pour faire passer cette distraction de premier plan au second. La danse devient alors un background musical, une tapisserie en mouvement soulignant la discussion totalement immobile entre les deux conseillés de Kane au sujet de ce dernier. Welles joue sur cette opposition mouvement/stabilité ainsi que sur la profondeur de champ et les reflets pour faire ressortir les deux hommes, comme mis en relief. Puis la danse reprend le dessus un court instant dans une hélice de gambettes que n'aurait pas reniée Busby Berkeley, comme pour ponctuer la phrase "he's the best man in the business", avant de retourner à son rôle de second plan et finir sur une image d'un Kane éméché au son d'un "restera-t-il fidèle à lui-même".
Note:
Vous avez aimé ce billet? Abonnez vous à mon flux RSS
ou votez chez