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Emoi et moi

Publié le 26 mars 2009 par Chroneric
Ce midi, j'ai été remué, pour ne pas dire bouleversé. Le petit bonhomme était rouge et j'attendais donc sagement qu'il passe au vert. Sur le trottoir d'en face, une jeune femme arriva devant le passage piéton. Le marquage en relief au sol lui indiquait qu'elle se trouvait au bon endroit. La voix de la signalisation n'avait pas parlé pour lui dire que la traversée était possible. Oui, cette jeune femme était malvoyante. Cette scène m'a ému. D'abord, parce que la ville a grandement amélioré pour ses personnes en difficulté. Marquage au sol, feux de signalisation qui parlent, ascenseurs, etc. Ensuite, parce que perdre la vue c'est ce que je redoute le plus. C'est ma hantise. Quand on ne voit plus, on n'est comme paralysé. On va moins vite, on n'apprécie plus les choses de la même façon et on perd de son autonomie. Sauf si les villes investissent. En un quart de seconde, je me suis mis à la place de cette personne. Qu'éprouvait-elle ? Comment percevait-elle ces bruits si familiers mais invisibles ? L'avenue était large et j'ai failli aller à sa rencontre pour l'aider mais je me suis dit qu'il ne valait mieux pas. Elle a l'habitude de se débrouiller toute seule et elle l'aurait peut-être mal pris.

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