Jeudi 28 août 2008, Hervé Eon, militant aujourd'hui du Parti de Gauche, se rendait à la manifestation contre la politique de Nicolas Sarkozy, prévue sur la place de la mairie de Laval (Mayenne), à l’occasion de la venue du Président de la République dans cette ville.
Il avait apporté un petit carton, de format 21×29,7, sur lequel était inscrit "Casse toi pov’con" … en référence à la désormais célèbre formule prononcée le 23 février 2008 par Nicolas Sarkozy à l’endroit d’un visiteur du salon de l’agriculture qui refusait de lui serrer la main.
Après avoir été arrêté séance tenante et mis en examen pour délit d’offense au Président de la République, la cour d'appel d'Angers vient de confirmer sa condamnation à 30 euros d'amende avec sursis prononcée en première instance...
L’article 26 de la loi de 1881 actuellement envigueur prévoit que «l’offense au Président de la République est punie d’une amende de 45 000 euros mais Hervé Eon, demandeur d'emploi de 56 ans et ancien conseiller général PS de Mayenne avait été condamné en novembre 2008 à une "amende de principe" de "30 euros avec sursis" par le tribunal de grande instance de Laval, alors que le parquet avait demandé une peine de 1.000 euros d'amende.
Mardi 3 février, Hervé Eon a comparu devant la cour d'appel d'Angers (Maine-et-Loire). Lors de cette audience, il avait déclaré : "Au fond de moi-même, je n'ai pas le sentiment d'avoir offensé le chef de l'Etat" et "je n'irai pas m'excuser".
Le 24 mars, la cour d'appel d'Angers a confirmé le délit d'offense en soulignant que Hervé Eon avait préparé son acte et délibérément brandi son affichette au passage du cortège présidentiel. "Son engagement politique et la nature même des propos employés, parfaitement prémédités, exclut définitivement toute notion de bonne foi", indique encore l'arrêt de la cour.
À l'annonce de cet arrêt, Hervé Éon a déclaré: "Je m'attendais à être condamné. Mais je trouve cette décision ridicule. J'irai jusqu'à la Cour européenne des droits de l'Homme pour faire changer la loi, s'il le faut. Car ce délit d'offense au chef de l'Etat est absurde, d'autant plus qu'il n'existe plus dans beaucoup de pays européens."
Le combat politique continue donc et cette affaire est d’autant plus scandaleuse (et ridicule) que cette personne ne faisait que reproduire l’injure adressée par le président de la République à un citoyen qui avait refusé de lui serrer la main.
Elle est d’autant plus intolérable que nombre de nos concitoyens sont en droit de considérer ce « Casse-toi pauvre con ! » adressé à un des leurs comme une offense à la Nation toute entière, et n’hésitent plus à poser la question : «Quel respect accorder à un Président de la République aussi peu respectueux de ses concitoyens ?»
Dans ces conditions, et alors que le délit d’offense à chef d’Etat étranger a été supprimé en 2004, après avoir été déclaré contraire à la Convention européenne des droits de l’homme, le délit d’offense au chef de l’Etat français n’a plus sa place dans notre société et il convient d'urgence d'abroger purement et simplement l’article 26 de la loi du 29 juillet 1881...
Casse toi pov con
envoyé par prs53
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