Si la Caisse de Dépôt achetait le Canadien

La Presse nous pose une question importante ce matin: la Caisse de dépôt doit-elle acheter le Canadien? Ne reculant devant aucune question difficile, nous nous sommes penchés sur le sujet.
Dans l’article de ce matin un ancien dirigeant de la Caisse, Michel Nadeau, nous explique que même si le CH serait un bon investissement pour la Caisse, un tel achat aurait de nombreux désavantages. «Quand vous évaluez un placement, vous devez évaluer votre entrée et votre sortie. On nous avait approchés pour participer au capital-actions des Nordiques. Le jour où la Caisse aurait vendu les Nordiques, à un Américain en plus, l'institution aurait été considérée comme une traîtresse à la nation. Ou vous vendez à un étranger avec tous les risques que ça comporte, ou vous trouvez un acheteur québécois - et il n'y en a pas tant que ça» de dire M. Nadeau. L’expert ajoute aussi que l’attachement émotif de la population envers l’équipe rendrait le tout très difficile à gérer.
On est tout à fait d’accord. On entend déjà que le CH, c’est «un peu nous autres», l’histoire, la culture, et tout. Avec la Caisse comme proprio les gens exigeraient un référendum pour nommer le capitaine ou un projet de loi pour garantir un minimum de québécois dans l’équipe… Ce serait un psychodrame quotidien. Il faudrait que l'équipe rende des comptes sans arrêt. Avec un propriétaire unique américain le public est à deux doigts de la psychose collective complète. On ose à peine imaginer ce que ce serait si l’équipe appartenait au peuple.
Au terme de la Commission Parlementaire sur l’Orientation Stratégique du Club de Hockey Canadien (CPOSCHC), on se retrouverait avec les mesures suivantes:
- Le Conseil du Statut de la femme exigerait que Danielle Sauvageau soit nommée coach…sans succès mais ça passerait proche.
- Les groupes communautaires exigeraient des billets à prix modique.
- Les Hot Dogs seraient remplacés par des sandwiches biologiques du terroir.
- Les arbitres d’office au Centre Bell devront être tous bilingues…ou au minimum reconnaître publiquement que le CH forme une nation.
- Le O Canada serait remplacé par une chanson de Marie-Mai...avec l'approbation du Conseil du Statut de la femme. "Elle a un son jeune et audacieux, en plein les valeurs qu'on veut que notre club ait", de dire le très hip Alain de Repentigny. Amir Khadir, lui, a suggéré un poème de Gaston Miron mais il y a un boutte au socialisme.
- Les changements de trio et l’identité du gardien partant seraient déterminés par un sondage Léger Marketing la veille de chaque match.
- L'entretien du Centre Bell et des équipements serait évidemment confié aux Cols bleus de Montréal. Les matches du samedi soir seraient conséquemment annulés par mesure d'économie. Même chose pour les matchs en semaine qui devront obligatoirement se terminer avant 16h. Mais la colère gronde (déjà!?!): les Cols bleus veulent la parité salariale avec leurs camarades-joueurs...
Somme toute, pour des motifs évidents de paix sociale mais surtout de santé (mentale) publique, l’hypothèse de voir le CH tomber aux mains du gouvernement québécois – donc sous l’emprise directe de la population québécoise - doit être vigoureusement écartée. Ce serait en plus donner une légitimité supplémentaire à tous ces psychotiques qui sévissent sur nos ondes(you know who they are)…Non merci, Pauline.

Et c’est sans compter l’impact sur la rivalité Montréal-Québec…
-Écrit en collaboration avec Mak et Pick-