Peggy Orenstein est un écrivain américain, auteur d’une biographie à succès "Waiting for Daisy" qui narre son désir de maternité et les étapes de cette aventure individuelle. Le New York Times lui a ouvert ses colonnes où elle parle de ce que la pratique de Facebook lui inspire comme réflexions. Sur sa page Facebook, elle a vu surgir une photo d’elle à 16 ans qui la représente dans une tenue pitoyable, la coupe de cheveux ne valant guère mieux ! Envoi d’un copain qu’elle n’a pas vu depuis vingt ans. A sa grande surprise, des fantômes du passé, anciens élèves, professeurs et voisins se sont manifestés suscitant chez elle une fascination inquiète. A partir de là, une évidence s’impose. Le passé n’est plus ce qu’il était pour la génération des 35 – 55 ans puisqu’ils peuvent le revisiter, le faire revivre à volonté, solliciter souvenirs et images.
Comment les adolescents d’aujourd’hui vont-ils se construire une identité, devenir adulte avec le réseau d’amis omniprésents ? Le passage à l’université était l’occasion de changer de vie et de relations, est-ce encore possible à l’ère des réseaux sociaux ? De fait, nous ne savons pas quel est l’impact de Facebook sur la psychologie des adolescents, quels en seront les effets à long terme ? Peggy Orenstein craint que cette omniprésence du réseau crée un effet de "présent-passé" qui empêche une certaine solitude nécessaire à la construction d’une personnalité. CE n’est pas l’avis de Jessica Grose de Slate qui estime qu’il ne faut pas sous-estimer la capacité des ados à manipuler, réécrire présent et passé sur Facebook et sur les autres réseaux sociaux.