Le premier grand prix de Melbourne déjà menacé de boycott ? C'est en tout cas ce qu'ont annoncé les patrons d'écuries, mécontents de ne pas être entendus par le grand argentier de la F1. La cause de cette dispute est le non versement, par Bernie Ecclestone, patron de la discipline reine du sport automobile, d'une partie des droits télévisés. Toutes les écuries inscrites au Championnat du monde ont désapprouvé cette attitude. L'argent, qui coule à flot dans ce milieu, sera moins abondant pour la saison à venir, c'est un fait. Peut-être verra-t-on désormais un peu plus de sport.
Des dépassements de plus en plus rares.
La formule 1 est devenue une compétition plus économique que sportive. Le budget et les avancées technologiques des monoplaces sont presque plus importants que le talent des pilotes. Les écarts grandissent entre les écuries et les dépassements se font de plus en plus rares sur les circuits. Un Sébastien Bourdais de l'écurie Toro Rosso ne pourra jamais concurrencer Felipe Massa de chez Ferrari. L'aspect sportif passe presque au second plan, derrière la vie médiatique des écuries. La dernière Renault R29 en est le parfait exemple : couleurs vives, ailerons arrières réduits, la voiture ressemble à un dessin animé : «La formule 1 est le media le plus important dans le monde d'un point de vue promotionnel. C'est plus un media qu'un sport», affirme Philippe Gurdjian, qui supervise les Grands Prix de Barcelone et d'Abou Dhabi.
Et pour exister médiatiquement, rien de plus efficace que d'annoncer des mesures à l'emporte pièce. En début de mois, la FIA affirmait avoir modifié le règlement pour l'attribution du titre mondial. Le futur champion du monde de Formule 1 serait le pilote ayant obtenu le plus de victoires finales et non plus celui ayant glané le plus de points. Tollé dans le monde de l'automobile, la FIA a donc annulé cette décision cinq jours avant la première course de la saison en Australie. La FIA l'a donc joué profil bas, se contentant d'actualiser le règlement sur son site officiel en remplaçant «nombre de victoires» par «nombre de points». Le barème des points (10-8-6...) reste donc inchangé.
Des essais privés trop chers pour les écuries
Les acteurs de cette nouvelle session avancent masqués. Certaines écuries n'ont pu se payer des essais privés, d'habitude incontournables dans le but de tester les monoplaces et les pilotes. Ces hésitations peuvent néanmoins provoquer une concurrence plus forte et fournir un spectacle de qualité. Les bagarres entre pilotes et les surprises étaient devenues rares en F1. Attendons-nous à plus de concurrence et plus de spectacle pour cette nouvelle année.