Observatrice d’une déviance de notre loupiot, un déficit de la concentration, et consciente d’un de mes manquements selon MONTESSORI, adulte à l’esprit trop fictif et pas assez organisé (j’en reparlerais), je tente d’offrir à notre petit d’homme des ressources papier ou réelles qui lui permettent d’apprendre, de comprendre et de découvrir seul. Des premières approches de la vie pratique et de la vie sensorielle dont je vous ferais part mais aussi des livres, support adoré par la maman et réclamé avec force énergie tous les soirs. Sachant que la période « sensible », absorbante, période de découvertes et d’apprentissages est à son paroxysme vers 2/3 ans, j’inclue dès maintenant des lectures plus ciblées. Je ne veux pas dire par là que je souhaite l’acquisition (encore moins en avance) mais que j’ai envie de proposer des lectures structurantes d’un apprentissage et de me laisser guider par sa demande.
Je voulais faire un billet précis sur les techniques et le matériel MONTESSORI (hors de prix). Avant, et en suivant un schéma plus normal, j’ai acheté la collection « Aide-moi à faire seul » des éditions HATIER. Elle reprend, avec un minimum de matériel (si ce n’est le livre), des activités de lecture et de mathématique.
Alors commençons par ça, par ces livres que je voulais et dont je vous parlais là. Voici les titres que nous avons, tous écrits (à vérifier) par Marie-Hélène PLACE et Caroline FONTAINE-RIQUIER…
Ceux-ci sont déjà à l’ordre du jour…
« Balthazar et les odeurs ». Le parcours du héros à travers des odeurs quotidiennes. Des cartes odorantes sont proposées pour suivre l’histoire et, par paire, servent de carte de d’apprentissage olfactif : après il pourra seul retrouver l’autre carte odorante menthe par exemple.
« Balthazar et le temps qui passe ». Les saisons, le temps d’une année, demain, hier, dans deux heures, les générations sont présentés. Le sablier, l’horloge, la poutre du temps (représentation visuelle d’une année éclatée par saisons, mois, semaines et jours avec la possibilité de mettre un élément pour se rappeler le temps : une visite dans 2 jours par exemple) mais aussi l’arbre généalogique et l’explication solaire du jour et de la nuit. L’histoire permet une attention continue et la poutre du temps proposée à la fin va faire des merveilles.
« Balthazar et l’espace ». La géographie autour du héros prend corps, à travers l’histoire, nous avons une coupe transversale d’une maison, proposant ainsi une vision des pièces les unes par rapport aux autres, une orientation visuelle dans un quartier en passant par tel marchant, tel coin de rue, une planisphère aux terres rugueuses, être un explorateur ou un dauphin, la faune selon le milieu et à la fin un plan de ville… de plus en plus abstrait. L’intérêt de notre loupiot de 2 ans ½ est encor dans l’histoire, la concentration reste et les mises en application, interactions, arrivent d’elles-mêmes.
« Les chiffres de Balthazar ». Les chiffres sont dessinés en surface rugueuse, avec le sens du mouvement que je décris pour les lettres à toucher. Il va jusqu’à 10 et intéresse énormément notre loupiot… ce livre est extrêmement gestuel : le chiffre est dessiné mais remis dans le contexte d’une main : « Voici ma main, elle a cinq doigts, en voilà trois » effectué par l’accompagnant et l’énonciation du chiffres et de l’illustration (3 = rois) qui permet d’avoir la bonne phonétique amuse et interpelle… au point de devoir aller plus que de 3 en 3 pages.
Ceux-là ont été ouverts mais la concentration n’a pas été au rendez-vous.
« Balthazar et les lettres à toucher » Des lettres en minuscule en épaisseur rugueuses permettent de suivre le tracé de la lettre, un point de départ et une flèche aide au mouvement. L’accompagnant prononce la lettre en phonétique et l’enfant retrouve l’objet commençant par cette lettre sur l’illustration.
« L’Abécédaire imaginaire de Balthazar ». Des lettres en majuscule à la surface lisse mais résistante, même fonctionnement que les lettres à toucher. Une affiche permettra de redécouvrir cela par l'enfant seul.
La disponibilité d’attention doit être à son comble. Pour ces livres-ci, il est nécessaire de ne pas brouiller les pistes et de ne pas donner toutes informations non-nécessaires. Alors je patiente car le loupiot n’est pas encore actif. Après, nous recommencerons, 3 pages par 3 pages.
Ceux-ci sont pour plus tard !
« Balthazar découvre les phonèmes » permet de tracer les phonèmes en minuscule selon la même méthode, d’y ajouter le son en phonétique avec illustrations et d’associer seul les phonèmes aux illustrations par des cartes à « jouer ».
« Les premiers calculs de Balthazar » D’abord une présentation de l’esprit mathématique en classant par ordre de grandeur, de quantité, de poids, initiation au calcul quotidien. Une initiation aux chiffres. L’utilisation de matériels spécifiques : les barres concrétisant un nombre par une grandeur, les chiffres et les jetons pour découvrir les unités dans un chiffre.
Il est évident que notre loupiot de 2 ans ½ n’utilise pas tout le potentiel de ce matériel. Devrais-je dire que le fait que les livres se trouvent avec les livres de fiction jeunesse est aussi un signe d’un manque de discipline… de l’enfant mais avant tout de l’accompagnant, qui, même s’il respecte le choix d’un moment calme et de disponibilité conjoint, ne met pas à profit la concentration et l’énergie d’apprentissage de l’enfant. Alors en attendant, je lis les histoires en intégrant la méthode comme un plus. Par contre un livre a un succès fou, il s’agit du « Livre à compter de Balthazar, à la poursuite du lapin brun ». Une histoire complète où les chiffres sont dessinés et à reproduire qui marche à tous les coups en terme de réactivité, autant pour l’envie de compter sur l’illustration que sur le mouvement des doigts de l’enfant (après ceux de la maman bien sûr !).