Le livre terrifie : 20 millions de clients perdus par an

On peut toujours chiffrer ses ventes, mais peut-on réellement chiffrer ses pertes quand on est éditeur, revendeur ou bibliothécaire ? Une étude anglaise, effectuée dans le cadre de la National Year of Reading, entend montrer qui oui, et affirme même que, parce qu'il est bien trop intimidant, le monde du livre manque un marché potentiel de 20 millions de clients, rapporte HarperCollins.
Une estimation qui laisse sans voix, pour un pays qui compte à la louche moins de 60 millions d'habitants. Mais dans de nombreuses familles, le livre est considéré comme un objet inquiétant, effrayant, voire même un peu rebutant, comme s'il allait vous refiler la gale. Ou pire... D'ailleurs, le simple fait de choisir un ouvrage devient un parcours du combattant, où même Conan de Barabare ne s'aventurerait pas. Trop de choix - depuis le temps qu'on le dit - et un sentiment d'être submergé...
Wilson Fletcher, directeur de la NYR, explique que ce ne sont, contrairement à ce que l'on pourrait croire, pas les problèmes d'alphabétisation qui aujourd'hui empêche les consommateurs de lire. De fait, ces derniers disposent de collection de produits culturels comme les DVD, par centaine souvent. « Mais consciemment ou non, beaucoup de gens impliqués dans l'industrie du livre donnent l'impression que la lecture est associée à un domaine particulier de la société et d'un certain mode de vie. »
En parallèle, on apprendra qu'une hausse significative a été constatée de la lecture faite par les parents à leur progéniture aurait augmenté au cours de l'année de 5 %, en passant pour le mois de mars à 20 %, contre 15 % en 2008. Les papas feraient aussi un effort supplémentaire passant de 19 % à 25 %. Mais pour Wilson, le petit budget alloué pour cette campagne ne permet pas des résultats faramineux. Il faut juste maintenir le cap...