Soufisme : les moussems de Meknès

Publié le 26 mars 2009 par Musique

Aux côtés des Gnawas et des Aïssâwa, les Hamadcha appartiennent aux trois confréries soufies marocaines dites "populaires" les plus importantes du Royaume chérifien. Fondée par le Saint Sidi Ali Ben Hamdouch au XVIIéme siècle, cette confrérie s'est illustrée au cours de son histoire par l'originalité de son répertoire, ses danses envoûtantes et les qualités de transe-thérapeutes de ses membres.

Comme toutes les confréries musulmanes, les Hamadchas se subdivisent en groupes distincts propres à chaque cité ou région. Les groupes sont affiliés à Sidi Ali Ben Hamdouch et à ses descendants. A l'occasion de leur moussem, ils se réunissent chaque année autour du tombeau du saint dans la région de Meknès. Il se tient après les sept jours de la fête du Mawlid, qui célèbre la naissance du prophète Mahomet. Le Maroc est le seul pays du monde islamique qui célèbre cette fête du mouloud. En Orient où la doctrine salafiste est très présente, cette célébration est quasiment interdite. C'est le cas, par exemple, en Arabie Saoudite. 


Dans la région de Meknès, d'autres « moussem » où se mêlent mysticisme soufi et pratiques occultes, se tiennent après le mouloud. Le « moussem » de Cheikh El Kamel El Hadi Ben Aïssa est l'un des plus connus pour cela. Le cheikh est le fondateur de la confrérie des Aïssaouas. Cette confrérie très attachée au soufisme et dont les membres pratiquent l'ascétisme, a des fidèles au Maroc, en Algérie, Tunisie et Libye. Il y a également le « moussem » de Sidi Ahmed Dghoughi, disciple de Cheikh El Kamel Ben Aïssa. Niché sur une montagne à une trentaine de kilomètres de Meknès, Sidi Ali Ben Hamdouch est un village de quelque 4000 habitants. Visible depuis la cité ismaélienne, la petite bourgade célèbre, comme chaque année, son moussem. Un étrange pot-pourri de fête religieuse et de rituels païens, dont le coup d'envoi est donné au lendemain de Aïd Al Mawlid.

Un moussem est d’abord une fête religieuse qui réunit des gens venus parfois de loin pour célébrer et honorer un saint. Les fêtes, festivals et moussems sont d’une grande importance au Maroc, on célèbre à travers la diversité des richesses locales, des arts et traditions populaires ou en rendant hommage à un saint homme. Ces manifestations sont exprimées par des danses, fantasias et des chants dans une monture de costumes traditionnels.

Depuis les évènements de 2007, le « moussem » de Sidi Ali qui avait attiré une immense foule de pèlerins, provenant de toutes les régions du Maroc où des hommes se marient...avec des hommes, les autorités marocaines craignent régulièrement des événements imprévus.