- Diversité et discriminations : Sabeg rend son rapport
Le commissaire à la diversité et à l'égalité des chances, remet aujourd'hui à Nicolas Sarkozy un rapport contenant des propositions visant à mesurer la diversité ethnique.Pour le commissaire à la diversité et à l'égalité des chances, Yazid Sabeg, "il y a urgence". Urgence à s'attaquer aux disparités sociales et ethniques, car, a-t-il estimé dans les médias, "on est en train d'instaurer une France à deux vitesses, avec des territoires où sont cantonnés les plus pauvres qui sont aussi les plus colorés". Ce grand patron d'entreprise, partisan de mesures d'"action positive" souhaite pouvoir "montrer le vrai visage de la France". Il devrait remettre un rapport sur le sujet ce vendredi au président de la République, se défendant toutefois de vouloir créer des "fichiers" en instaurant des outils statistiques.
Depuis quelques semaines cependant, le débat tourne principalement sur la question des statistiques dont le ministre dit avoir besoin pour construire une politique de la diversité, avec beaucoup plus de critiques que d'assentiment. Yazid Sabeg a annoncé qu'il allait confier à une commission présidée par le démographe François Héran le soin d'élaborer des propositions pour "mesurer la diversité et les discriminations" en France. Il a précisé que les critères de cette mesure ne seraient ni l'origine, ni le patronyme des personnes, mais leur sentiment d'appartenance à une communauté. Patrick Lozès, président du CRAN (conseil représentatif des associations noires), exprime son soutien, estimant qu'il s'agit de "statistiques de la diversité, pas de statistiques ethniques" et qu'il faut "arrêter de se faire peur". Transformation de la France en "mosaïque" ?
En revanche, pour Dominique Sopo de SOS Racisme "on n'a pas besoin de chiffres pour lutter contre les discriminations". Il considère qu'il existe déjà beaucoup d'études et qu'il ne faut pas tirer argument du manque de chiffres pour ne rien faire. Il ne faut pas, insiste-t-il, "ethniciser le lien social". Plusieurs sociologues et hommes politiques voient aussi dans ces statistiques un risque de transformer la France en "mosaïque" de communautés, contraire au principe d'égalité au sein de la République. Quant aux Français, ils sont 55% à juger "pas efficace" la mise en place de statistiques ethniques pour lutter contre le racisme, l'antisémitisme ou les discriminations (sondage CSA-UEJF-SOS Racisme). En matière d'éducation, Yazid Sabeg veut "démocratiser l'accès à la formation" et faciliter les filières courtes. Plus globalement, il souhaite une meilleure articulation entre les mondes de l'éducation et de la formation et élargir la pratique du CV anonyme, mais "sans coercition". Quant au label "diversité", annoncé en décembre par le chef de l'Etat, qui témoigne de "bonnes pratiques" dans ce domaine, Yazid Sabeg suggère que les marchés ou les aides publiques soient attribués en priorité aux entreprises qui l'ont obtenu.
Source
Ce qui me gonfle en fait chez Sabeg, au delà de ce faciès de ploutocrate réjoui et indépendamment de son mérite personnel qui n’est pas mince pour ce fils de docker- c’est cette lubie de la discrimination positive, cette obsession de la diversité, mot piège incontournable de nos modernes qui désigne simplement l’immigration Africaine.
Il y aussi au fond de moi-même le sentiment d’illégitimité de ce fils d’Algérien à parler au nom de ces vieux peuples européens dont nous sommes les descendants, un peu comme si un fils de pied noir disait aux algériens d’aujourd’hui la meilleure façon d’intégrer les européens maghrébins.
Il y a aussi le sentiment tenace que cet homme d’affaire libéral et incarnation de l’élite méritocratique, membre du Think tank libéral mondialiste Institut Montaigne, franc-maçon et homme de réseau disposant d’un carnet d’adresses enviable sur la place parisienne, a trouvé dans ce thème désormais incontournable de la promotion de la diversité, de la discrimination positive, etc., une opportunité supplémentaire d’arriver (un but en soi arriver) au plus haut niveau…La diversité, épigone contemporain de l’anti racisme des années 80, machine de guerre des progressistes de gauche en mal d’idéologie de remplacement après leur ralliement sans condition au marché et à la mondialisation libérale.
Mais ce qui me heurte le plus c’est cette obsession ethnique. C’est la contradiction qu’il y a, à mon sens, entre le dogme de l’égalité des citoyens devant la république et l’injustice fondamentale qu’il y a à promouvoir certains en fonction de la couleur de leur peau ou de leur origine ethnique. Je repense à la fameuse phrase de Clermont tonnerre : « Tout pour les juifs comme individus, rien pour les juifs comme communauté »
Ce que prône Sabeg et ses pareils progressistes aujourd’hui, c’est : « Tout pour les Divers en tant que communauté, rien pour les Divers en tant que citoyens »
Car, agir pour les citoyens divers –les immigrés récents et leur progéniture parlons net, ce serait, comme cela fut toujours le cas par le passé, renforcer les creusets naturels d’intégration (si ce mot a encore un sens) à la citoyenneté Française (école, armée, partis, syndicats, corporations, etc.). Or, faisant le constat de la faillite successive (voulue ?) de ces outils d’intégration habituels qui permettaient de former et repérer une élite qu’elle que soit son origine ethnique cette nouvelle classe politico médiatique a choisi, non pas de réformer ces outils indispensables à la cohésion nationale, mais d’accepter cet état de fait et de contourner la sélection par le mérite, l’effort et la correction de handicap sociaux (bourses d’études) en forgeant le concept de discrimination positive qui consacre la faillite du système éducatif en particulier et viole le principe d’égalité républicaine.
On me dira : « Cet homme est pragmatique et tente sauver ce qui peut l’être à partir de ce constat de faillite ». Peut-être. Pour autant la façon de procéder me parait éminemment contestable et suspecte.
Par ailleurs, au delà du rôle déstructurant de l’évolution de nos sociétés occidentales sécularisées désormais soumises aux dogmes de l’autonomie, de l’individualisme libéral et de la tyrannie du présent et de la proximité et vomissant toute hétéronomie et toute transcendance, bien peu s’interrogent sur le facteur aggravant voire causal –ce me semble- que constitue l’origine africaine et maghrébine et la culture musulmane de l’essentiel de cette immigration en France depuis quarante ans. Et de la difficulté supplémentaire (voire l’impossibilité) qu’il y a à intégrer (fabriquer des européens) des hommes, des peuples entiers, au nomos si différent de nous autres européens, dont parle très bien Patocka dans le post précédent.
Au fond, dans le meilleur des cas, ce gars et ses copains progressistes et apôtres de la diversité sont bien intentionnés et m'évoquent irrésistiblement ces hommes qui rangeaient les transats sur le pont du Titanic la fameuse nuit; dans le pire des cas, ils ont intégré que ces notions d'intégration, d'assimilation, de communauté nationale sont mortes et enterrées dans un monde globalisé qui hait tout enracinement et toute identité autre que celle de citoyen du monde et tout ça n'est que le Spectacle habituel que cette élite ploutocratique arrogante et impuissante veut bien donner aux masses également impuissantes car dépossédées de tout pouvoir autre que celui de consommer.