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Le Jus D'Asperge.

Publié le 26 mars 2009 par Mélina Loupia
Maintenant que je suis bien saoulée avec ces histoires de consommer des fruits et légumes de saison, me voilà arpentant les rayons frais à chercher la perle rare du moment.

L'asperge.

Alors là, paraît qu'on peut en truffer partout dans la cuisine.
J'ignorais le côté multitâches de cette tige turgescente qui pourfend chaque printemps la terre des cultures.

J'ai vu des recettes tellement élaborées que l'idée de tout flinguer d'un coup de fourchette mal négocié m'a fait déguerpir du rayon librairie en courant.
En crabe.
Encore une fois le seul caddie sur 500 du magasin à avoir une roue qui branle.
Tellement ça m'a énervée que j'ai décidé que je les cuisinerai sans chichis.
Histoire de pas duper mon monde sur la marchandise.

Ce serait asperges à la vapeur en vinaigrette de la maison ou mayonnaise du tube ou rien.

Et c'est ce que ça a été.
12 jours après l'achat de la paire de bottes vertes.

C'est drôle une asperge un peu pourrie, ça ressemble à s'y méprendre à quand c'est cuit.

Mais je leur ai pas fait ça.
J'ai pas osé.
Surtout qu'il fallait enlever quand-même l'élastique et le plastique autour de la paire.
De bottes.
Vertes.
D'asperges.

Alors tant que j'y étais, ça allait pas non plus m'énucléer de faire bouillir de l'eau non salée pour que ça aille plus vite.

Simple, plutôt rapide, si ce n'est le délai entre l'achat et la consommation, tout le monde a été ravi de constater que lorsque maman fait bouillir quoi que ce soit dans la casserole, c'est toujours bon.
C'est pas à se taper le cul par terre ni se sucer les phalanges, mais ça se mâche, s'avale, se digère et se chie sans souci. Donc, c'est BON.

Mais surtout, ça s'urine aussi.

Et si dans la famille, le démoulage de cake est non seulement une spécialité culinaire toujours réussie, mais encore un art sanitaire incontestablement de haute-voltige, dans le sens olfactif des deux termes, le fait de pisser un bol lorsqu'on a les dents du fond qui baignent ne suscite pas le tollé de louanges.

Autant quand l'un des membre de mon quatuor à coulisse libère Nelson, le trio ne tarit pas d'éloges à son sujet.
"Tain, ça se voit que tu manges pas à l'hôpital!"
"Pfiou, mais il date du siècle dernier celui-là!"
"Oh, t'as laissé de belles traces de freins dis-donc."
"Ce que t'as mangé était pas mort deux fois au moins?"

Pourtant, ce soir à la maison, la panique s'est emparée de chacun de nous excepté ma petite personne, alors que plus souvent qu'à son tour, ma tribu de zizis se relayait dans le petit endroit, ne laissant pas la courtoisie s'interposer entre chaque cuvée tant l'asperge possède des vertus diurétiques.
Ce que j'étais la seule à savoir.

Entre autres effets secondaires que la douce tige une fois ingérée procure.

Elle est cool l'asperge.
Elle fait pas de jaloux l'asperge.
Elle daube autant devant que derrière.

Du coup, on sait plus vraiment si on préfère l'évacuer en solide ou en liquide.

C'est dingue la cuisine.
Toutes ces questions que ça peut soulever.


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