Quand des salariés sauvent leur entreprise

Publié le 25 mars 2009 par Ressol

Face ŕ la hausse des redressements judiciaires d’entreprises fragilisées par la crise, des exemples de reprise de PME par leurs salariés valident le modčle des sociétés coopératives. Il n’y a pas qu’en Argentine que les salariés récupčrent leur entreprise, comme l’avait filmé Mélanie Kein dans son documentaire « The Take ». En France aussi. Et le systčme existait avant la vague des « usines récupérées » argentines au lendemain de la crise politico-économique de décembre 2001. Mais la solution de transformer son entreprise en société coopérative de production (Scop), statut datant de 1947, reste insuffisamment connue par les salariés eux-męmes, les Chambres de commerce et d’industrie ou encore les administrateurs judiciaires. Le sujet est pourtant brűlant ŕ l’heure oů les défaillances d’entreprises (redressement ou en liquidation judiciaire) croissent de maničre inquiétante. Selon les derničres statistiques de l’Insee, le chiffre a bondi de 17,2 % au troisičme trimestre 2008.

Salarié et associé

La Cepam, menuiserie de l’agglomération niortaise, vit ŕ l’heure de la coopération depuis le 1er janvier 2009. Cette filiale d’un groupe espagnol en difficulté a connu une lente descente aux enfers depuis 2007. Exercices déficitaires, redressement judiciaire, abandon par la maison mčre... Tout semblait conduire cette entreprise de prčs de 100 salariés vers la fermeture totale. C’était sans compter sur la volonté de l’encadrement pręt ŕ tout pour défendre l’entreprise, ses emplois et son savoir-faire. « Nous avons démontré devant le tribunal de commerce que nous pouvions gérer l’entreprise car dans les faits, depuis un an, c’était les cadres salariés qui prenaient les décisions pour maintenir l’activité », explique Christabelle Chollet, ancienne directrice financičre et actuelle gérante de la Cepam.