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Rigueur : Christine Lagarde a prononcé le mot tabou

Publié le 04 septembre 2007 par Serge Baccou

Ce dimanche 2 septembre, Christine Lagarde, Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi, était l'invitée de Jean-Pierre Elkabbach dans l'émission "Le Grand Rendez-vous" de TV5MONDE et d'Europe 1. La vidéo de l'émission est disponible sur le site de TV5Monde dédié à l'émission.

Jean-Pierre Elkabbach demande à Mme Lagarde : François Hollande déclare que vous préparez un plan de rigueur. Un plan de rigueur ! Est-ce que c'est vrai ?.

Réponse de Mme Lagarde : Oui c'est vrai. Bien sur nous préparons un plan de rigueur, mais ce plan de rigueur est destiné à la fonction publique pour l'essentiel. Pourquoi ? Nous voulons maintenir une parité entre nos dépenses et nos recettes. [...] Ce plan de rigueur ont va se l'appliquer à nous-même.

M. Elkabach de répondre : Merci de votre franchise. Vous allez provoquer un véritable tollé. Un peu plus tard, Dominique de Montvalon, un autre journaliste qui ajoute : Madame, "Plan de rigueur" : l'expression va frapper les esprits. "Plan de rigueur", "plan de rigueur" !

Et Mme Lagarde d'ajouter Ne pas remplacer 1 fonctionnaire sur 2 c'est de la rigueur.

Seulement voilà, en politique, il y a des mots en France que l'on ne prononce plus. Le mot "rigueur" en fait partie. En conséquence, Eric Woerth et François Fillon ont depuis démenti les propos de la Ministre.

Rappelons que c'était Raymond Barre qui avait instauré en France une politique de rigueur pour lutter (sans succès) contre le chômage et les crises pétrolières. Il y a quelques jours, tout le monde ou presque louait les mérites de Raymond Barre lors de ses obsèques alors qu'aujourd'hui on est prêt à élever le mot "rigueur" au rang de gros mot. Pierre Beregovoy avait également mené une politique de rigueur.

Wikipedia nous apprend qu'une politique de rigueur vise à donner priorité à la croissance économique de long terme, en luttant contre l'inflation et contre l'accumulation insoutenable de déficits publics. C'est sans doute ce dont à besoin la France en ce moment.

Saluons tout de même la franchise de Madame Lagarde (à moins que ce soit de la maladresse ?). Mais il y a sans doute des vérités qui ne sont pas bonnes à dire. La rupture n'est pas (encore) passée par là.


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