A peine Sarkozy a-t-il fini d’asséner sa laborieuse leçon de morale à Saint-Quentin mardi dernier que les mauvais chiffres viennent démentir son volontarisme et souligner, une fois de plus, la maigreur de son bilan : le chômage continue en effet de grimper fortement en France avec 79.900 chômeurs, sans aucune activité, pour le mois de février, après une hausse de 90.000 en janvier.
Le nombre officiel de chômeurs atteint 3,4 millions de personnes.
Face à la détresse sociale, le mini président n’a à offrir qu’un discours qui tourne à vide et qui, de surcroît, n’a strictement rien de rassembleur.
En effet, déstabilisé par l’absence de résultats et dépassé par une crise économique qu’il n’a pas su anticiper et dont il a également volontairement minimisé les funestes effets, Sarkozy tente aujourd’hui de cliver le pays.
Pour ce faire, il use et abuse de ces slogans démagogiques qui avaient fait mouche durant la campagne présidentielle.
« La liberté c’est aussi de pouvoir prendre le métro sans se faire agresser par des voyous.
La liberté c’est de pouvoir envoyer ses enfants à l’école sans avoir peur qu’ils se fassent racketter.
C’est le droit de ne pas se faire insulter, de ne pas se faire diffamer.
C’est de pouvoir vivre sans avoir peur »
Curieux ce raisonnement anxiogène qui consiste à dire qu’il ne faut pas avoir peur !
Sur le terrain social, lors de son « intervention-catalogue » à Saint-Quentin, celui-ci a encore implicitement exalté la France de ceux qui se lèvent tôt, la France des méritants, la France de ceux qui travaillent, la France des pris en otage par les méchants grévistes, des sans grades et des non privilégiés :
«Si j’ai le devoir d’entendre ceux qui manifestent, j’ai également la responsabilité de ceux qui ne défilent pas mais qui souffrent, et c’est d’abord pour eux que j’ai agi»
Or, chaque fois qu’il est question de mobilisation sociale, et contrairement à ce que le Marquis de La Faillite essaie de faire croire, il n’y a pas deux France : l’une qui manifesterait et l’autre qui demeurerait silencieuse.
N’avait-il pas déclaré il y a quelques mois :
« Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit» ?
Le président a omis simplement de préciser que 78% des Français soutiennent désormais le mouvement social.