Précautions indispensables
Sous l’appellation « marchandises dangereuses », on regroupe des produits pétroliers (plus de la moitié des matières transportées), des gaz, des liquides inflammables, des substances corrosives et chimiques (acide sulfurique, pesticides etc.). Dans une moindre mesure, transitent aussi près de chez nous des substances infectieuses et du matériel radioactif. Cette liste n’est pas exhaustive : les développements technologiques viennent constamment l'accroître.
Quels sont les risques ? Feu, explosion, brûlures chimiques et dommages environnementaux : les accidents impliquant des matières dangereuses peuvent être spectaculaires...et dramatiques. En 1978 en Espagne (Los Alfaques), un camion-citerne transportant du gaz a explosé à proximité d’un camping, provoquant la mort de 216 personnes. C’est la plus grande catastrophe routière du genre.
S’il reste difficile d’obtenir des statistiques sur les incidents de transports impliquant des matières dangereuses, on a néanmoins dénombré 74 accidents ferroviaires en 2005 dans l’UE des 25. Ne sommes-nous pas en danger ?
Boguslaw Liberadzki, auteur polonais (PSE) du rapport sur le transport de matières dangereuses, explique : « Il existe un danger si par exemple les moyens de transport utilisés ne sont pas adaptés, si les opérateurs et les conducteurs n’ont pas reçu de formation spécifique, et si l’on n’a pas au préalable étudié le meilleur itinéraire pour ces matières dangereuses. Car vous pouvez imaginer les risques du passage dans des zones fortement peuplées, par exemple ».
La législation sur le transport de matières dangereuses : réguler pour protéger
Ainsi, pas moins de quatre directives et deux décisions devraient être rassemblées sous un seul texte. Plus claire et lisible, cette législation couvrira le transport de matières dangereuses par la route, le rail, mais aussi les voies d’eau, qui n’étaient auparavant pas incluses dans la législation européenne. Notons par ailleurs que cette législation se veut conforme aux règles internationales recommandées par l’Organisation des Nations Unies : « Ce n’est pas une nouvelle législation ou un nouveau règlement », précise ainsi Boguslaw Liberadzki, « mais l’unification de plusieurs conventions contraignantes, sous parapluie onusien ».
Dans son rapport, plusieurs amendements tendent à préserver le droit des Etats-membres d’interdire le transport sur leur territoire de marchandises dangereuses, pour d’autres raisons que la sécurité (par exemple pour protéger l’environnement). Mais Boguslaw Liberadzki demeure prudent : « Bien sûr, cette proposition ne va pas éliminer le risque. Elle va le limiter. » Vote ce mercredi.
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