Philippe Djian : Impardonnables

Publié le 25 mars 2009 par Corboland78

Il fût un temps où j'attendais un nouveau roman de Philippe Djian avec autant d'impatience que le Beaujolais Nouveau ou le dernier disque des Stones, vous voyez à quel niveau je le plaçais dans la liste des évènements qui attisaient mon impatience. J'ai lu toute sa production mais j'avais abandonné au tome 2 sa série des Doggy Bag, dernières œuvres connues de l'écrivain. Néanmoins à chaque fois qu'un nouveau bouquin paraît je me sens irrémédiablement attiré et cette fois encore j'ai cédé à la tentation.

Francis, écrivain, a perdu sa femme et l'une de ses deux filles, tuées sous yeux dans un accident d'automobile. Depuis il s'est remarié mais sa vie va se compliquer quand sa seconde fille va disparaître. Est-elle morte ou enlevée ? Sa femme s'éloigne de lui, accaparée par son métier d'agent immobilier, d'ailleurs peut-être a-t-elle un amant ? Pour la première interrogation il engage une détective, une ex du temps de son adolescence et pour la seconde, il demande au fils de la détective, adolescent à problèmes à peine sorti de prison de la filer. Comme toujours dans les romans de Djian, les hommes et les femmes ont toujours du mal à cohabiter et le sexe semble leur seul point d'accord, les ennuis des uns retombent toujours en cascade sur les autres et principalement sur le héros de l'histoire, qu'on imagine toujours être le double de l'auteur.

Le style est épuré, sans gras, les phrases assez courtes. Il y a toujours une ou deux références musicales rock pointues ce qui n'étonne personne car on sait l'écrivain amateur du genre, d'ailleurs il a écrit des textes pour Stéphane Eicher à une époque. Un bon roman à mon avis, mais avec Djian je ne sais pas être objectif, il faut bien l'avouer.

« Le lendemain, lorsque nous embarquâmes pour Sydney, elle portait de grosses lunettes sombres et n'avait pas desserré les lèvres depuis son réveil. Le psy nous avait conseillé de voyager ensemble, de prendre quelques mois pour nous retrouver et, ma foi, tout ça commençait bien mal. J'étais - m'avait-elle sinon dit, du moins largement fait sentir - la dernière personne au monde avec qui elle avait envie de se retrouver. »  

Philippe Djian  Impardonnables  chez Gallimard