La Twitterapie

Publié le 25 mars 2009 par Magali Renard

En ces temps de crise (mot banni dont je serais d'ailleurs curieuse de savoir combien d'occurrences on retrouve sur le web depuis l'automne), la solution se trouve peut-être dans l'extériorisation de nos pensées les plus diverses. Quoique, à y bien réfléchir c'est peut-être là le cœur du problème : "On s'écoute trop" (comme dirait quelqu'un qui m'est cher).
Bref, le sujet du jour n'est pas de débattre sur le malaise auto-entretenu de notre société mais Twitter, le service de micro-blogging, dont vous ne pouvez pas ne pas avoir entendu parler, compte tenu du buzz (twi)terrible dont il fait l'objet. Pour les newbies qui ont loupé le coche, Twitter est un genre de réseau social gratuit qui permet de diffuser, un peu à la manière de Facebook, des messages "statuts", ce qu'on est en train de faire ou de penser, le tout par message de 140 caractères maximum. Des logiciels tels que MadTwitter (Windows), Twitterific (Mac OS X, que j'utilise), Tweetr ou encore Pwytter permettent de lire les conversations des contacts que vous "suivez" et d'y participer sans avoir à se connecter au site Web de Twitter. On peut ainsi répondre personnellement à un message envoyé par un de nos contacts comme dans un logiciel de messagerie instantanée, mais la technologie utilisée n'est pas la même et la mise à jour des "tweets" (les messages envoyés) n'est que "quasi" immédiate. Il est également possible de charger des photos prises depuis un terminal mobile connecté à Internet grâce à l'application Twitpic. L'intérêt? C'est un peu le même que pour un blog, mais en ultra simplifié. Qualifié de "SMS du web", Twitter (qui signifie "gazouillement" en anglais), enregistre déjà 6 millions de membres en 3 ans d'existence et une croissance annuelle de presque 900%. Impossible donc de nier le phénomène, et les usages de ce service d'abord conçu pour communiquer entre amis glissent peu à peu vers la sphère business... Pour mieux saisir le concept, il faut avoir vu cette vidéo :


On l'aura compris, si l'outil est autant adulé que tourné en dérision, c'est que son utilisation peut apparaître aussi intéressante que futile... En ce qui concerne le domaine de la culture et du Patrimoine, un tel outil peut venir renforcer la stratégie relationnelle adoptée par une institution culturelle envers ses publics. L'exemple du Musée de la civilisation de Québec montre que Twitter peut ainsi servir de tribune à un organisme culturel pour diffuser des "flash info" à destination de ses publics, en particulier les plus fidèles, qui souhaitent être informés en temps réel de l'actualité du musée. Bien entendu, cela sous-entend que l'institution qui utilise l'application possède une actualité relativement dense et a véritablement des "choses" à partager avec ses "followers"... D'autres structures ont déjà franchi le pas, comme le Musée de l'Informatique à Paris (pour lequel cela se justifie plus facilement), le Musée d'Art Contemporain de Montréal, ou encore le Musée de Brooklyn à New-York. Florence Meichel donne par ailleurs 50 idées pour utiliser Twitter dans le domaine de l'Éducation sur son blog de veille Éducation 2.0. Même Culture Café s'y est mis avec son Twitter Culture Expresso.
Ce que j'en dis personnellement, c'est que l'on tient là un formidable potentiel de fidélisation qui permet notamment d'entretenir un lien d'étroite proximité avec ses publics. En revanche, à l'image de tous les réseaux sociaux aujourd'hui, Twitter n'est pas sans comporter certains risques, en particulier en termes de contrôle de l'information. En effet, n'importe qui peut se créer un compte avec n'importe quel nom, "usurper" notre identité et produire des messages en notre nom... Bref, comme à peu près tout ce que l'on peut faire avec le web, c'est encore une fois à utiliser en réponse à des objectifs prédéfinis, et à utiliser avec précaution et rigueur.
Pour ceux qui veulent me suivre voici mon Twitter ;)
Sources
- Le blog de Twitter
- Le Post
- Twitter dans l'actualité récente sur culture-buzz.fr et 20Minutes