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J'ai été très sensible cette semaine à la tribune publiée dans la presse locale par mon ami Ken Tatham, Maire de Saint Céneri dont je suis conseiller municipal. Il porte témoignage de mon engagement au service de ce beau village de France. Et pourtant, que n'avons-nous entendu, y compris sur ce blog, lors de ma candidature ! Qu'elle était une atteinte à la démocratie, qu'il s'agissait pour moi d'une convenance personnelle etc. Que peut-on, à l'expérience constater ? Que depuis mon élection, j'ai tenu mes engagements. Que je suis resté au conseil bien que mon courant de pensée ait perdu la communauté urbaine. Et que je continue tranquillement à apporter mon concours pour faciliter le bouclage administratif et financier des dossiers. De quoi, dois-je m'excuser ? Puisque je délivre des résultats.
Je ne peux résister à l'envie de redire mon étonnement sur les cris d'orfraie que l'on entend lors des élections. Quoique vous fassiez, vous êtes absolument sûr de recevoir les critiques acerbes à la fois de vos concurrents qui s'inquiètent pour leur siège, et de vos amis ( ?) frustrés qui rêvent d'être à votre place, même s'il est évident que les électeurs peineraient à les élire à votre place.
J'ai vécu tout au long de ma vie publique ces aboiements à mesure où la caravane avançait.
Réélu, une troisième fois Maire d'Alençon, ce qui n'était jamais arrivé depuis les institutions communales, j'entrais au gouvernement un an après. On m'obligea alors à démissionner de la fonction de Maire. C'était au temps où la droite imitait la gauche, en instituant une règle jospinienne non écrite de non cumul entre les fonctions de ministre et celle de Maire. Il en résulta un sentiment d'abandon des habitants, voyant leur Maire, pour la 1ère fois, devenir membre du gouvernement et démissionner immédiatement. Quand je pense à cette obligation stupide, je n'en reviens toujours pas de l'avoir acceptée. D'autant qu'elle n'avait pas été annoncée avant la composition du gouvernement. Je suis alors devenu, comme tous mes collègues et prédécesseurs : 1er adjoint ! Quelle hypocrisie !
A l'issue de mon séjour à Bercy, s'est posée la question de savoir si je reprenais mes fonctions de Maire où si j'allais porter plus haut les couleurs de notre belle ville, soit au Conseil Général ou au Conseil Régional. Il y eut unanimité pour monter au rang territorial supérieur. Je fus élu aux deux et je choisis alors le conseil général. Nous étions en 2004. J'indiquais alors, clairement dans la presse, que je ferai tout, à première occasion, pour reprendre ma place à la table de la communauté urbaine, enfant chéri de mes mandats antérieurs.
Vint alors l'élection de Saint Céneri, en 2006, car 2005 était l'année d'un référendum sur l'Europe de triste mémoire. La controverse fût portée à son comble, initiée par l'opposition et savamment reprise et entretenue par certains de mes amis. Cette élection dont Ken Tatham se réjouit toujours, selon sa tribune, me permit de retrouver la Présidence de la Communauté Urbaine que je n'aurai jamais quittée sans les savantes interdictions de cumul évoquées ci-dessus. Si Saint Céneri ne le regrette pas, la communauté urbaine ne le devrait pas non plus, tant les réseaux à Paris ont permis de lui faire achever de nombreux dossiers difficiles nécessitant une connaissance experte de la gouvernance française. N'étant plus aujourd'hui Président de cette Communauté, je ne suis que plus à l'aise pour affirmer avec force et honneur que c'était mon devoir de faire ce que j'ai fait. Que des résultats tangibles et vérifiables ont été obtenus.
Vint ensuite la vacance du canton de Putanges qui a le grand mérite, outre la gentillesse de ses habitants et la magnificence de son territoire, de disposer d'un mandat expirant en 2014, date annoncée de convergence de toutes les élections locales. Je vous passe le concert de critiques et de lamentations que nous avons connu. Et pourtant, j'affirme que cette candidature et cette élection sont profondément utiles tant au canton, ses habitants, qu'au département lui-même !
Dimanche dernier, j'ai été largement élu à la primaire UMP pour les régionales prochaines, suscitant, je l'espère, un espoir contagieux pour un nouvel élan pour la Basse-Normandie. Curieusement, je n'ai pas encore entendu de critiques, sauf de l'opposition, ce qui est tout à fait naturel. J'en suis presque étonné, tant les étapes antérieures furent critiquées, caricaturées, ternies volontairement par des commentaires malveillants.
Je m'arrête pour vous dire que c'est l'histoire d'un élu engagé par hasard dans la vie publique, qui aurait pu faire une très belle carrière professionnelle ailleurs, et qui est resté, non par vertu, mais par affection au service de ses concitoyens. Un élu qui est fier, sans vanité, de son parcours au service des autres et qui ne baissera jamais les yeux face à ceux qui critiquent ses choix. Aucun n'a jamais été guidé par mon intérêt propre mais par le seul souci du bien commun. Si je mesurais l'utilité de mon action à ce que j'entends, j'aurais le sentiment d'avoir raté ma vie. En observant les résultats concrets, comparés notamment à d'autres, je suis totalement rassuré. Oui, en politique, il est vraiment impossible de faire autrement que s'en remettre aux résultats !
Alain Lambert.