Djalal-ud-din Rumi, fondateur dans l'Anatolie du XIIIe siècle de la confrérie des derviches tourneurs, est considéré comme l'un des plus grands poètes et mystiques soufis. Cet ouvrage de recueils d'entretiens avec le Maître, porte sur l'intériorité de notre personne. Il nous parle de nous-mêmes et nous met face à des réponses sur nos actes et pensées du quotidien.
En le lisant, j'ai eu l'impression que l'écriture se faisait en parallèle de ma vie. Chaque nouveau pas trouvait une réponse comme si mon esprit me permettait de comprendre le contenu que lorsque j'y étais confronté. Impression bizarre d'avoir la réponse à une question au moment même où je la posais, presque comme si l'auteur, vivant par l'esprit, écrivait pour moi simultanément, pour me guider.
Encore une fois la leçon à retenir est que nous sommes maître de notre vie. Il faut s'en remettre à cette force supérieure que les uns appellent Dieu, les autres, Allah... mais avancer sur le chemin qu'il nous a tracé en s'efforçant d'être le plus juste possible.
"Efforce-toi d'être toujours droit et rien de tortueux ne te tordra…Ce monde est pareil à une montagne, et notre action en est l'écho. C'est vers nous que retourne le son de ces échos."
Il nous amène à être le plus possible en contact avec soi-même, avec sa richesse intérieure et de s'éloigner de tous les fards extérieurs : beauté, richesses...
"Le Maître dit : "Celui qui est aimé est beau, mais en revanche, il n'est pas nécessaire que tout ce qui est beau soit aimé. La beauté fait partie de la capacité d'être aimé. Être aimé est l'essentiel, quand une chose est aimée, certainement il y a de la beauté en elle."
L'écriture (traduction d'Eva de Vitray-Melerovitch) est ancienne et pleine de symboles, mais la lecture reste relativement aisée et agréable.
Nathalie Château-Artaud