Discours de Nicolas Sarkozy : De la mégalomanie à l'impuissance

Publié le 25 mars 2009 par Slovar

A quoi bon rémunérer des ministres et leurs membres de cabinets puisque notre Président ne connaît qu'une seule façon d'exprimer la mission de son gouvernement et de sa majorité : Le "JE"
Il s'en est donné à coeur joie à Saint Quentin en essayant de calmer les français par des propos lénifiants sans toutefois convaincre de sa capacité à gouverner le pays dans la crise.
Forme extrême de mégalomanie ou manifestation d'impuissance. En ce qui nous concerne, nous pensons que celui qui croyait qu'il était aussi facile de gérer un pays que la mairie de Neuilly ou les Hauts de Seine est en train de renforcer l'ambiance anxiogène que connaissent les français et augmenter leur colère.
- Obsédé par l'imminence des conflits sociaux pour partie déconnectés de l'action syndicale
- En reconquête permanente d'un électorat qui le fuit un peu plus chaque jour
- Humilié de ne plus être que le Président d'un "petit" pays
Et surtout pris dans les contradictions de l'aide à ses amis aisés, industriels ou rentiers.
Nicolas Sarkozy bredouille et surtout radote
"J'ai le devoir d'entendre ceux qui manifestent. Mais, j'ai aussi la responsabilité de ceux qui ne défilent pas", avant d'évoquer "ceux qui n'ont pas les moyens de faire grève". "Ceux qui souffrent le plus ne sont pas ceux qui contestent le plus" ... / ... "Avant la fin de l'été, nous réfléchirons à d'autres mesures. Mais mon devoir c'est d'être dans le bon tempo"
Cette phrase est symptomatique de quelqu'un qui voit son "destin" lui filer entre les doigts et qui ne comprends pas que la révolte peut prendre de multiples formes. Ceux qui ne défilent pas Monsieur le Président ne sont certainement pas ceux qui vous soutiennent et ceux qui souffrent vous vouent aux gémonies. Vous ressemblez de plus en plus monsieur le Président à Jacques Chirac, votre prédécesseur et maître en politique : Vous ne comprenez pas que votre action soit remise en cause. Et pourtant, en vous entourant de conseillers du prince et vous comportant comme un boutiquier enrichi, vous n'avez que ce que vous méritez : La désapprobation publique
"Dans une crise aussi profonde, aussi grave, chacun d'entre nous, quelle que soit la place qu'il occupe dans la société, a une responsabilité morale"
C'est exactement ce que pensent près de 70% des français. Vous avez établi une justice et une fiscalité de classe et vos amis sont aux leviers de tous les pouvoirs. Vous pouvez faire fléchir le MEDEF mais pour cela, il faudrait que ses adhérents dont bon nombre étaient de la cérémonie du Fouquet's ou vous fournissait des moyens de transports soient d'accord.
"Je veux que la France garde des usines" ... / ... "on ne peut plus continuer à taxer la production comme on le fait aujourd'hui". "Je suis opposé à une énième réforme de la taxe professionnelle", mais "je propose de supprimer la taxe professionnelle qui n'existe nulle part ailleurs"
Désolé mais cette annonce n'en est plus une. La France ne gardera aucune usine tout simplement parce que vous n'avez aucune politique industrielle et que vous avez cru, au même titre que vos conseillers économiques que les usines devaient partir à l'Est et que la France deviendrait un pays de services. La taxe professionnelle qui ne sera jamais compensée pour les collectivités locales servira surtout, à beaucoup d'entreprises d'améliorer encore leurs marges sans créer un seul emploi. Les fermetures et délocalisations vont continuer sans que vous puissiez vous y opposer. Vous le savez parfaitement puisque vous avez dirigé l'Union Européenne qui interdit TOUTES les formes de protectionnisme y compris celles consistant à éviter le chômage de masse. Seulement, à cette époque là, vous étiez bien trop occupé à trouver les moyens de votre gloire personnelle en dépensant 1 million d'€ par jour pour la présidence française !!!
"Le bouclier fiscal c'est la garantie que les investisseurs qui investissent en France ne soient pas pénalisés fiscalement" ... / ... "les 35 heures, les prélèvements obligatoires et les grèves minaient la compétitivité"
Le bouclier fiscal est le dernier élément idéologique qui vous relie à votre électorat premier. La confusion (volontaire ?) que vous faites entre l'investissement et la rente est ridicule. On peut vouloir investir en France sans pour cela y résider. L'argument des 35H00 si populaire lors de votre campagne présidentielle est éculé. La baisse d'activité suffit à peine à proposer 35H00 aux salariés et beaucoup aujourd'hui (même à droite) pensent qu'il va falloir rapidement travailler moins et répartir l'emploi pour éviter que le chômage de masse précarise durablement la majorité de la population.
"J'ai un devoir, c'est de défendre les valeurs qui m'ont fait devenir président de la République", "mais si vous voulez que ces valeurs soient acceptées par 65 millions de Français, il ne faut pas que l'on gagne à tous les coups: si mon entreprise se porte bien, j'ai une grosse rémunération, mais si mon entreprise se porte mal j'ai aussi une grosse rémunération", "j'y suis opposé"
Des mots, des mots ... Vous savez pertinemment monsieur le Président que les entreprises privées peuvent faire exactement ce qu'elles veulent. N'est pas vous qui parliez de dépénalisation du droit des affaires au congrès du MEDEF ? N'est ce pas vous qui avez avec l'aide de votre majorité modifié et affaiblit le droit du travail au profit du MEDEF alors triomphant ? Vous êtes vous indigné au sujet de la caisse noire de l'UIMM dont l'instruction semble suivre son "train de sénateur" au point d'exiger que cette affaire ne soit prioritaire ?
Le chef de l'Etat a aussi indiqué qu'il souhaitait la mise en place d'une taxe carbone qui financerait la protection sociale des Français. Selon lui, des pays qui ne respectent pas les normes environnementales se livrent à un "dumping environnemental" auquel il conviendrait de mettre fin via une taxe.
Une fois encore, vous saviez en lançant cette dernière idée que celle-ci n'est applicable qu'à l'échelon européen et que votre taxe sera retoquée en cas d'application. Mais il faut toujours lancer des idées ....
Une fois de plus, vous avez parlé monsieur le Président et le temps passant, un constat s'impose, vous n'avez plus rien à dire !!! Aucun message d'avenir, mais des propos tenus depuis 2007 qui sonnent étrangement creux. Par contre, vous avez montré aux français que vous étiez capable de mobiliser des forces de l'ordre disproportionnées pour un déplacement qui ne le méritait pas. Vous avez fait remplir une salle de "perfusé" de l'UMP pour faire croire (ou vous faire croire ?) que vous êtes toujours le guide de la nation.
-Vous êtes en échec et la France avec vous et vous en supportez directement la RESPONSABILITE
- Vous n'êtes plus magique comme le pensaient ceux qui vous ont soutenu et qui se dépêchent de se présenter à n'importe quelle élection pour quitter le navire
- Vous n'avez plus d'opposition politique officielle et à cause de cela vous allez devoir affronter les citoyens en non leurs représentants
Même Frédéric Lefebvre votre porte flingue officiel a été obligé d'utiliser la logorrhée pour qualifier votre discours
"Le sang-froid, la lucidité et la détermination caractérisent ce discours qui est de nature à donner confiance aux Français", a déclaré le porte-parole de l'UMP. Selon lui, "affronter la crise, de manière juste et efficace, le faire dans l'unité sans renoncer à nos valeurs et à nos convictions, prendre la tête du mouvement de réformes et les accélérer avec une priorité qui s'impose à nous, l'emploi des Français, c'est le chemin que nous trace le président de la République pour sortir de la crise"
"Demain ensemble tout est possible" disait votre slogan de campagne. Il est désormais plus que probable que cela se fera ... sans vous
Sources de déclarations
Nouvel Obs
Intégralité du discours sur les Echos
Crédit photo
20minutes