Suis-je une marginalisée du système ? Puis-je me mentir encore pour intégrer une entreprise conventionnelle quand mes rêves sont créatifs, culturels, participatifs, d’éducation et d’échanges. Je rentre dans la catégorie bien nommée et si bâtarde des créatifs culturels. Mais ce fourre-tout permet-il de recadrer des personnalités dans le monde actif ? Il est bien beau d’avoir d’autres priorités que la compétition ou l’argent… une once d'écologique (une once, vraiment une once), une place prépondérante pour l’être (le développement personnel ou plutôt la connaissance personnelle) et des envies d’alternatif et de culturel, voir ici pour vous situer.
Est-ce confortable comme position ? Etre à la maison… mais non, ma bonne dame, oh que non. Je n’ai pas vocation d’être femme au foyer même sans notion péjorative. Se remettre en question, choisir une reconversion, s’investir dans son rôle de parent… d’éducateur (oui, oui, je confonds encore beaucoup…), chercher, étudier, digérer des réflexions si peu reconnues dans notre société, si loin de nos éducations. C’est tout ce qui déstabilise au contraire. Le rythme journalier du professionnel auquel j’étais habituée permettait de mettre ce que je suis en pause. Je n’ai pas envie de rêver ma vie toute ma vie, de rêver celle que j’ai envie d’être. Alors, avec aussi de la compassion pour celle que je suis en ce moment et mes énormes failles, je prends du temps pour appeler ma Vanessa à entrer en scène. Est-ce trop demandé ? Sûrement ! Je ne travaille pas au sens convenu du terme mais qu’est-ce que j’apprends tous les jours… une éternelle chercheuse et découvreuse de ce que je suis et de ce que sont mes valeurs, mes limites, mon respect (et encore irrespect). Une grande observatrice de notre enfant, de ce qui se passe ailleurs.
Quelques fois, pendant quelques jours, je ne me sens pas à ma place, autiste de nos normes. J’ai envie de fuir les autres, ceux qui me regardent en cherchant à me mettre dans un espace, une catégorie, à remettre un timing de vie. Qu’est-ce qui effrayent le plus mes proches ? Le fait que je sois sans travail reconnu ou mes réflexions et mes remises en cause perpétuelles ? Comment font les autres, ceux auxquels j’ai l’impression de ressembler ? Ceux pas à la bonne place, décalés, non manageables par des techniques de bâton et de carotte ?
Je me veux en élan perpétuel, attiser la curiosité de mon fils, en constant entretien de mes relations amoureuse(s) ou amicales, capable aussi de ramener la pitance à la maison (l’argent mais bien plus la nourriture, la sécurité, le soutien, la confiance). Mais aussi investie en une démarche constructive, de société...
Et dire que c’est l’artiste Alain BASHUNG qui m’inspire ce billet d’humeur pas si constructif pour le lecteur. Artiste dont je n’ai pas pris la peine de considérer l’œuvre de son vivant… « autiste-artiste », comme il s’appelait, prenant courage de ses emportements, de ces actes, assumant ses failles… Pointilliste des émotions, j’aurais dû écouter plus tôt… là me vient une version de Léo FERRET « Avec le temps »…
« C’est pas la peine d’aller chercher plus loin, faut laisser faire et c’est très bien… »