Et donc pourquoi eux ? Déjà en mai dernier, leur premier Ep s’était fait remarquer. On assistait à la naissance d’une musique minimaliste, inattendue et à forte personnalité. A la batterie on connaissait déjà Miss Frankie Rose des Vivian Girls, et pour compléter la formation, JB Townsend (guitare), Andy Adler (basse) et Kyle Forester (orgue) bouclaient la boucle. Tous brillants, ils produisent cette musique passéiste, droguée et rigide, qui s’autorise parfois quelques moments de lumière, comme sur "Shattered shine" (déjà sur l’Ep) qui se retrouve éclairée (tout est relatif) par un discret harmonica. Il faut dire qu’il est sacrément lourd ce timbre vocal. Tout en réverb et en froideur, Ian Curtis semble ressuscité et errer dans Central Park.
Mais c’est là la force de ce premier disque exemplaire, allier les échos malsains des Cramps aux mélodies des Jesus & Mary Chain, sans se perdre ni dévier de sa route à aucun moment. Encore plus osé, les Crystal Stilts n’hésitent pas à invoquer les Kinks sur "Bright night", l’orgue de Procol Harum sur "Prismatic room" (en écoute ci-dessous) et de manière générale les guitares fifties sur le titre qui donne son nom à l’album (et sur lequel apparait un merveilleux synthé à 1’30"). Le quintet qui inévitablement finit par se répéter sur la fin (la très psyché "Spinal transit") est quand même à deux doigts du sans faute. Et à force de l’écouter, la douce accoutumance commence à faire son effet, et vous ne pouvez plus vous en passer.
En bref : onze titres en étrange apesanteur opiacée, entre post punk anglais et garage pop américain, enivrant.
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Le Myspace
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Le clip de "Prismatic room" :