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Crystal Stilts - Alight Of Night (2009)

Publié le 25 mars 2009 par Oreilles
Parmi les nouveautés qui s’agitent au portillon de révélation de l’année, Crystal Stlits est de celles qui méritent l’attention, pour la simple raison que le groupe de Brooklyn - en fait je me demande s’il y a de la musique ailleurs qu’à Brooklyn en ce moment - brille par son anachronisme, et surtout par le mélange finalement assez inédit qu’elle produit. Le concept, mixer la voix post punk sombre et monocorde de Brad Hargett à des compositions garage pop, et prendre son temps. Alors forcément, on a vite eu fait de les comparer au Velvet, ce qui n’est pas totalement faux non plus - des volutes d’Heroin flottant ici ou là, et le fantôme de Lou Reed jamais bien loin - mais ce serait sacrément réducteur. C’est donc ici l’expérimentation Brooklyn Vs British qui guide les pas de cette énième formation aux airs de cristal, qu’il soit Antlers, Castles, Skulls ou Palace, j’en passe et des meilleurs.
Et donc pourquoi eux ? Déjà en mai dernier, leur premier Ep s’était fait remarquer. On assistait à la naissance d’une musique minimaliste, inattendue et à forte personnalité. A la batterie on connaissait déjà Miss Frankie Rose des Vivian Girls, et pour compléter la formation, JB Townsend (guitare), Andy Adler (basse) et Kyle Forester (orgue) bouclaient la boucle. Tous brillants, ils produisent cette musique passéiste, droguée et rigide, qui s’autorise parfois quelques moments de lumière, comme sur "Shattered shine" (déjà sur l’Ep) qui se retrouve éclairée (tout est relatif) par un discret harmonica. Il faut dire qu’il est sacrément lourd ce timbre vocal. Tout en réverb et en froideur, Ian Curtis semble ressuscité et errer dans Central Park.
Mais c’est là la force de ce premier disque exemplaire, allier les échos malsains des Cramps aux mélodies des Jesus & Mary Chain, sans se perdre ni dévier de sa route à aucun moment. Encore plus osé, les Crystal Stilts n’hésitent pas à invoquer les Kinks sur "Bright night", l’orgue de Procol Harum sur "Prismatic room" (en écoute ci-dessous) et de manière générale les guitares fifties sur le titre qui donne son nom à l’album (et sur lequel apparait un merveilleux synthé à 1’30"). Le quintet qui inévitablement finit par se répéter sur la fin (la très psyché "Spinal transit") est quand même à deux doigts du sans faute. Et à force de l’écouter, la douce accoutumance commence à faire son effet, et vous ne pouvez plus vous en passer.
En bref : onze titres en étrange apesanteur opiacée, entre post punk anglais et garage pop américain, enivrant. _
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Le Myspace
A lire aussi : The Jesus And Mary Chain - Psychocandy (1985)
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Le clip de "Prismatic room" :

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