Les relations entre les Etats-Unis et la Russie entrent dans une période d'"incertitude" et s'annoncent "difficiles", a averti mardi le commandant suprême de l'Otan, le général américain Bantz Craddock.
"Les relations (des Etats-Unis) avec la Russie sont susceptibles de devenir plus difficiles à gérer dans les prochaines années qu'à n'importe quelle période depuis la guerre froide", estime le général Craddock dans des déclarations écrites adressées à une commission du Congrès.
L'attitude de Moscou "en Géorgie en août 2008 et à propos des approvisionnements en gaz naturel en janvier 2009 suggère que ses visées globales pourraient consister à affaiblir la solidarité européenne et réduire systématiquement l'influence américaine", écrit-il, en référence au soutien militaire de la Russie aux régions séparatistes de Géorgie et aux désaccords sur les livraisons de gaz à l'Europe.
Cet avertissement intervient au moment où l'administration Obama cherche à apaiser les tensions américano-russes, laissant envisager des concessions sur le déploiement de son système antimissile en Europe de l'Est en échange d'un soutien diplomatique sur le nucléaire iranien.
Le général Craddock, qui est également à la tête du commandement européen de l'Otan, souligne dans ce témoignage adressé à la commission des services armés du Sénat américain que la Russie arbore une "assurance nouvelle" face à ses voisins et aux pays européens dépendants de l'énergie russe.
"Nous sommes dans une période d'incertitude dans les relations américano-russes, sur fond de désaccords concernant la sécurité en Europe, le rôle de la Russie dans ce qu'elle considère comme son voisinage, et la décision de la Russie d'envoyer des forces en Géorgie et de reconnaître les régions séparatistes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie", écrit-il.
Le refus d'autres voisins de Moscou de reconnaître l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud reflète "le malaise de la région face à une Russie revancharde", selon lui.
Alors que Washington prévoit de réduire la taille de ses effectifs militaires déployés en Europe, le général Craddock estime que certaines brigades censées être redéployées au cours des prochaines années devraient rester sur place, soulignant leur rôle de "dissuasion", sans cependant citer la Russie.