Les comportements positifs, c'est comme les fruits et légumes: bon pour la santé! Mieux vaut être un loup qu'un loser?
Selon des croyances très répandues, le milieu professionnel étant ce qu'il est (la vacuité de l'expression ne vous a pas échappé, j'en suis sûre), il est essentiel de ne pas se laisser marcher sur les pieds, de garder l'oeil ouvert car toute personne qui vous fait une fleur attend quelque chose en retour et toute gentillesse est le signe de faiblesse d'un loser patenté dont tout le monde peut profiter à loisir. Pour survivre dans ce monde impitoyable, l'Homme étant un loup pour l'Homme, il faudrait ne compter que sur soi-même, se méfier de son prochain et marcher sur la tête de tous pour s'approcher du Graal de la réussite.
Et c'est vrai. Car plus nous adhérons à ces idées, plus nous agissons dans leur sens, leur permettant ainsi de devenir de plus en plus vraies, à mesure que nous créons les situations qui leur correspondent. Bref, nous sommes tous plus ou moins les agents obscurs responsables des ambiances de travail nauséabondes dans lesquelles nous évoluons, génératrices de stress, avec l'impact qu'on lui connaît que la santé.
Réhabiliter la bienveillance
Or, diverses études ont démontré les bienfaits multiples de comportements tels que la bienveillance, la gentillesse, l'optimisme, la générosité, la reconnaissance, l'écoute, sur les relations mais aussi et surtout sur notre santé physique et morale.
Epatant, non?
Etre souriant, gentil et bienveillant envers ses contemporains est un moyen simple de vivre plus longtemps et plus heureux, aussi bien dans sa vie personnelle que professionnelle.
Ces comportements positifs, si facilement méprisés dans l'entreprise ou l'environnnement professionnel, ont tout simplement la faculté d'encourager la collaboration (plutôt que la compétition), la confiance, la réciprocité, la coopération, la loyauté. Chaque acte bienveillant ou gentil renforce l'estime de soi et le sentiment de valeur personnelle, d'utilité, il donne du sens à la vie. Et nous sommes tous en recherche de sens et d'utilité, c'est même l'une des principales causes de désir de reconversion.
Une ambiance de travail s'articulant autour de ces valeurs rendrait bien des salariés plus heureux et satisfaits.
Utopie?
Utopie que cette idée d'un monde professionnel régi par la bienveillance, la gentillesse et l'optimisme? Oui, me dit-on, arguments imparables à la clé:
- La bienveillance varie d'un être humain à un autre aussi fortement que les cours du pétrole.
- La gentillesse de certains est à peu près aussi développée que le cerveau d'une blatte.
- etc...
Utopie, pas forcément, réponds-je (j'ai l'esprit de contradiction), car ces attitudes ne sont pas innées et les arguments mentionnés sont des excuses nées de la peur des conséquences (trop bon trop con). Elles s'apprennent, se développent, se construisent, de graine semée en prise de conscience, d'effet boomerang en boule de neige: Les comportements, quels qu'ils soient, suscitent, déclenchent et encouragent les mêmes attitudes chez nos collègues, que la relation soit transversale, ascendante ou descendante. Aussi si nous décidons d'adopter des conduites relationnelles positives, unilatéralement ou non, nous prenons le risque insoutenable de récolter la même chose en retour et d'améliorer notre santé et notre humeur et de vivre plus longtemps. Et vous, c'est quand la dernière fois où vous avez fait preuve de bienveillance?
Et la prochaine?
Pensez-vous que développer de telles relations de travail soit utopique?