Le Léopard de Lime Street : Un félin appelé à régner

Publié le 25 mars 2009 par Dominik

Cette semaine, je vais parler du « Léopard de Lime Street » une série britannique parue dans les revues SUNNY SUN, ANTARES et JANUS STARK.

"Leopard Man" ou "Leopard from Lime Street" est une série anglaise parue à l'origine dans la revue "Buster" du 27/03/1976 au 18/05/1985 réédité en couleurs du 14/04/1990 au 27/10/1990. Elle détient le record de longévité au sein de Buster.

La série était à l'origine dessinée par Mike Western et encrée par Eric Bradbury, mais à partir du Sunny Sun N°15, il n'est plus seul aux pinceaux et il est secondé voire remplacé par des anonymes. La série sera illustrée dès Antarès 75 par des dessinateurs espagnols anonymes (sans doute de l'agence Selecciones Ilustradas), mais le graphisme y perdra.

La série est parue en France d'abord dans Sunny Sun (septembre 1977 à novembre 1977) puis dans Antarès (mars 1983 à mai 1985) et enfin dans Janus Stark (juillet 1985 à mars 1986 puis des rééditions de mars 1987 à avril 1990).

La plupart des couvertures du Léopard on été dessinées par l'inépuisable Enzo Chiomenti relayé parfois par Miro et Francesco Gamba.

COUVERTURES :
SUNNY SUN N° 11, 14, 15, 16, 18, 25
ANTARES N° 54, 55, 59, 62, 65, 69, 73, 75, 80, 81
JANUS STARK N° 126, 128, 129, 132

Billy Farmer est un élève du collège mixte de Selbridge. "Reporter" amateur au journal de l'école, il sert de tête de turc à tous les durs à cause de sa faible constitution et parce qu'il est un bon élève. Le soir, quand il rentre chez lui, la situation n'est guère meilleure : orphelin, il vit chez son oncle Charlie et sa tante Joan. Charlie est un chômeur récidiviste peu tenté par une activité stable qui préfère toucher ses allocations, boire un coup et si tout ne se passe pas comme il veut, frapper sa femme ou son neveu.

Dans le premier épisode, on voit Billy partir en reportage au zoo de la ville pour la gazette scolaire. Il doit photographier les fauves quand un léopard en fuite le griffe au bras. Le félin est aussitôt stoppé par une aiguille hypodermique et le garçon s'en tire avec une égratignure. Cependant, le docteur lui apprend que la bête était malade et qu'il testait sur elle un nouveau traitement à base d'un sérum radioactif. De retour chez lui, Billy est houspillé par son oncle et quand, dans un réflexe, il se défend, ce dernier fait un vol plané ! Tout surpris par cette force soudaine, le jeune homme découvre rapidement qu'il est doté non seulement d'une force hors du commun, mais aussi d'une souplesse tout ce qu'il y a de plus féline et d'une nyctalopie à l'avenant sans oublier un sixième sens l'avertissant du moindre danger.

Recyclant un ancien déguisement de chat, il se bricole un costume d'homme-léopard afin de devenir le Léopard de Lime Street ! Sa première mission sera d'aller prendre des photos du mystérieux Homme-Chat, le cambrioleur en série qui terrorise toute la ville. Non seulement, il prendra les clichés voulus, mais il neutralisera le bandit pour le livrer à la police. Le lendemain, il se rendra à la rédaction du Selbridge Sun, le journal local, dirigé par la main de fer de Taddeus Clegg. Ce dernier acceptera le cliché du gamin, mais en lui payant dix fois moins cher qu'il lui avait promis. Qui plus est, il utilisera la photo pour écrire un article incendiaire sur le Léopard où il prétendra que c'est un danger public. Dès lors, la série a trouvé ses marques. Billy Farmer luttera contre le crime tout en se prenant en photo pour les vendre à Clegg qui alimentera une véritable campagne de dénigrement. L'argent amassé par Billy servant à des bonnes oeuvres comme des cadeaux pour sa tante martyrisée ou des équipements sportifs pour l'école.

Une excellente série qui n'est pas sans rappeler le Spiderman des premiers épisodes (période Ditko-Romita). En effet, un jeune homme, tête de turc de son école vivant chez son oncle et sa tante qui acquiert des super-pouvoirs en étant griffé par une bête radioactive et qui vit en vendant des photos de lui-même à un rédacteur en chef irascible, radin menant une campagne de presse contre son identité secrète, ça ne peut pas être dû au hasard. Si vous remplacez le léopard par une araignée, vous obtenez l'un des super-héros les plus connus : Spiderman ! Tom Tully a même poussé la ressemblance en remplaçant le fil de l'araignée par une ficelle avec un grappin en forme de griffes de léopards, et les deux accessoires servant aux déplacements du héros.
Malgré tout, il y a quelques différences notables. Tout d'abord, Billy Farmer entretient des liens très particuliers avec les félins en général et avec Sheba, la femelle léopard qui l'a griffé en particulier. Certaines aventures mettront en valeur cette connivence comme dans Sunny Sun 18. Farmer a aussi la fâcheuse tendance à se laisser emporter par son instinct de fauve qui le pousse à la colère et à la démonstration de force en public, ce qui ne va pas sans lui poser des soucis. Il aurait en quelque sorte un côté sombre le poussant à la violence. Cet aspect de sa personnalité le poussera à finir ses nuits dans les arbres sans qu'il s'en rende compte !

Insolite :

Dans Antarès & dans Janus Stark, cette série s'appelle "L'Homme-Léopard".

Le logo de "L'Homme Léopard" reprend la partie gauche de celui du "Léopard de Lime Street".

Dans la version originale, le héros est aussi célèbre pour son cri de guerre : "Catch me if you can...hunt me if you dare!" qui a été repris tardivement dans la version française "Attrape-moi si tu peux... Chasse-moi si tu l'oses" avec des variantes selon les traducteurs.

Le journal du collège écrit par Billy s'appelle "Le monde de Farmer", "L'univers de Farmer" ou, comme dans la version originale : "Farmer's World" au gré des traductions. De la même façon, le journal de Clegg est parfois appelé "Le Soleil de Selbridge" au lieu du "Seldbridge Sun".

Dans Antarès 75, il y a deux images contenant des bulles non traduites. Ainsi, page 122, un homme dit "True" et deux cases plus loin, son compère demande "What the... ?"

Le traducteur de la série a traduit littéralement l'expression "jeter un cil" au lieu de lui préférer "jeter un oeil".

Sur la couverture de Sunny Sun N°16, le Léopard revêt une peau totalement verte assez peu en adéquation avec la fourrure d'un félin !

Dominik