Spécialement, ce soir je mets le texte du même exercice que ma collègue a fait et que l'on peut lire sur son blogue ici. Cela démontre comment des mêmes contraintes peuvent générer un texte différent avec des plumes différentes. C’est amusant et rafraichissant!
Phrase de départ : "Que faire d'une goutte d'encre et d'une larme?"
Mots concrets : sol, lime, nuage, vin, fil, feu, herbe, route, Dieu, fée
Expressions idiomatiques : "Voir la vie en rose", "Pas âme qui vive", "Monter qqch en épingle", "Il n'y a pas de quoi fouetter un chat", "Passer l'éponge", "L'oiseau rare", "À son corps défendant"
Des mots pour le dire
Que faire d’une goutte d’encre et d’une larme si je ne trouve pas les mots pour percer l’armure qui me garde dans les ténèbres des feux de l’enfer, là où il n’y a pas âme qui vive, là où les pleurs ne réclament aucun Dieu, là où les contes de fées, cousus de fil blanc, ne se terminent plus dans un baiser au goût de lime sur une mélodie en Sol majeur.
Que faire d’une lampée de vin et d’un joint d’herbe si, au bout du compte, je n'y vois qu’une vie en rose, là où il n’y a pas de quoi fouetter un chat, là où je flotte sur un nuage, cherchant la route des nimbus, celle qui assombrira mes jours de pluie, mes nuits d’orage. Là où il ne me reste plus qu’à me jeter dans l’étang des songes et à y boire la tasse jusqu’au souffle fatal de l’œdème.
Que faire, alors, pour réveiller l’oiseau rare qui sommeille en moi, celui qui, à corps défendant, réclame son dû, revendique son tribu, demande récépissé de ses actes. Celui qui, maintenant, est prêt à passer l’éponge sur les frasques de son passé, son passé monté en épingle et empreint d’une morosité à vous glacer le sang. Il est fini ce temps des heurts, ce temps qui se meurt.
Que faire, diriez-vous ? Bien, je verserai une larme dans l’encrier de ma vie, j’y tremperai la plume de mes chimères et j’y écrirai, entre tercets et quatrains, le sonnet de ma destinée.