Les mensonges de nos politiciens

Publié le 25 mars 2009 par Raymond Viger

(Agence Science-Presse) – Tout le monde prend pour acquis que les politiciens mentent. Mais comment parviennent-ils à se faire aussi souvent pardonner? Psychologie élémentaire, répondent les psychologues depuis les années 1980. Nous utilisons tous des «raccourcis» pour donner du sens à ce qui nous entoure, et ces raccourcis sont évidemment orientés par nos croyances préalables: c’est pourquoi un politicien qui est «du bon bord» continue de nous apparaître plus honnête, même lorsque nous avons été exposé à des faits qui démontrent qu’il a menti.

Mentir en toute impunité

C’est d’ailleurs plus profond qu’une simple division entre vérité et mensonge, ont renchéri récemment d’autres psychologues. Nous classons tout ce qui nous entoure, et les gens en particulier, par catégories: cela permet de sauver du temps en attribuant automatiquement, par exemple, à Jean Charest des qualités ou des défauts associés aux libéraux. Par conséquent, pour un partisan libéral, une déclaration de Jean Charest qui n’entrerait pas dans cette catégorie —une prise de position qui irait à l’encontre des positions libérales traditionnelles— serait «mise de côté» et plus vite oubliée, faute d’avoir été rangée dans la bonne boîte. C’est bien pratique pour conserver ses partisans, écrit le politologue américain Nathan Collins qui s’est penché sur ce phénomène; mais ça ouvre toute grande la porte à des campagnes électorales farcies d’arguments trompeurs et de demi-vérités.